samedi 1 mars 2014

assez







Fermeture mobile, l’œil est absent, endormissement, danse endeuillée à la porte des vivants. Joie de feuille, diadème au ciel. Le mot interroge l’orgueil. 

L’anneau s’est perdu, l’âme court sous les feuilles, elle scintille. Les oiseaux tournent, volent, ils becquètent le désir. Bouches en fleur, à peine ouvertes, assoiffées d’ambition. La vie est une intruse. 

La mort rôde, sa barque est sur la rive, elle attend patiemment que se lève le jour. Agitation et froissement, le vent se penche, il murmure aux branches. Silence des enfants. 

Le rire s’est fait la malle, le temps est entaillé, son visage rapiécé. Le drame se poursuit au-delà du grand fleuve, couteaux de mer et fleurs fanées, les dés sont jetés, la mer en allée. Le sang a coulé. L’os est rongé. 

Le mot est à la phrase, il s’agrippe et se perd, la mort erre, elle siffle les voyelles, et s’amuse des consonnes. Dévoreuse de mots, elle entame le papier, l’encre est secouée, elle inonde le présent, le passé s’est noyé. 

Il nous faut de la ruse, une manœuvre de papier. Un détour, une idée, la liane se défait, le courant va passer, la barque est arrimée, il faut la détacher, lui délier les pieds. Souffler, et puis jouer.

Assez.






pour Emmanuel Giboulot continuons à nous mobiliser et signons ICI

3 commentaires:

O a dit…

"et il vit monter de la terre une fumée, semblable à la fumée d'une fournaise."

Anonyme a dit…

Une histoire mortelle, mais le souffle est présent.
Quelle force toujours en vos mots.
merci Maria

Patrick Lucas a dit…

la vie est secouée malmenée
mais les mots sont debouts