jeudi 11 octobre 2018

12 haïkus approximatifs [9]








Lumière du jour
le soleil éclabousse
le matin calme










Broderie d'or, incendie d'amour
Le nid réchauffé...
Chante la créature












Toi qui t'attaches à collectionner la beauté, 
Toi qui ouvres tes pages aux amoureux de la beauté, 
Toi qui touches mon cœur comme ils ont touché mon cœur adolescent, 
Toi qui cultives en ton jardin salades vertes, tomates rouges, navets tout blancs, racines grecques, neurones gris ***, bourrache bleue, 

Permets que je te dise merci. 

Et qu'Elle se pardonne d'avoir poussé ma porte... 


*** matière grise...

Bernard










Quartier d’orange
sa flaque de lumière
pleut dans le matin

Anonyme  



6 commentaires:

Merciel a dit…


Broderie d'or, incendie d'amour
Le nid réchauffé...
Chante la créature

Bernard a dit…

Toi qui t'attaches à collectionner la beauté,
Toi qui ouvres tes pages aux amoureux de la beauté,
Toi qui touches mon coeur comme ils ont touché mon coeur adolescent,
Toi qui cultives en ton jardin salades vertes, tomates rouges, navets tout blancs, racines grecques, neurones gris ***, bourrache bleue,

Permets que je te dise merci.

Et qu'Elle se pardonne d'avoir poussé ma porte...

*** matière grise...

Anonyme a dit…

Quartier d’orange
sa flaque de lumière
pleut dans le matin

mémoire du silence a dit…

@ Merciel ...

pour toi les paroles de Jacques Brel...



@ Bernard...

pour toi les mots de Bobin ...

ainsi commence son dernier livre sorti ce mois de septembre :

"La chambre numéro 14 de l’hôtel Sainte Foy à Conques est percée de deux fenêtres dont l’une donne sur un flanc de l’abbatiale. C’est dans cette chambre, se glissant par la fenêtre la plus proche du grand lit, que dans la nuit du mercredi 26 juillet 2017 un ange est venu me fermer les yeux pour me donner à voir.

Dans l’abbatiale, on donnait un concert. Je regardais la nuit d’été par la fenêtre, ce drapé d’étoiles et de noir. Un livre m’attendait sur la table de chevet. Mon projet était d’en lire une dizaine de pages, puis de glisser mon âme sous la couverture délicieusement fraîche de la Voie lactée.

Mais.

Mais en me penchant pour fermer les volets de bois, je vis les vitraux jaunis devenir plus fins que du papier et s’envoler. Le plomb, le verre et l’acier qui les composaient, plus légers que l’air, n’étaient plus que jeux d’abeilles, miel pour les yeux qui sont à l’intérieur des yeux. Des lanternes japonaises flottant sur le noir, épelant le nom des morts. À cette vue je connus l’inquiétude apaisante que donne un premier amour.

Au matin, poussant les volets, je fus accueilli par une brume de peinture chinoise errant sur la colline. Je m’étais couché au vingt et unième siècle. Je me réveillais au septième. Une fumée de nuages traînait au ciel. Une rouille verte réjouissait les toits. La mousse est le manteau de Dieu, dont il déchire des pièces pour les jeter sur les épaules frileuses des morts. Cette floraison timide qui ne va pas jusqu’aux fleurs, cette échine vert-de-gris d’un muret, la flatter de la main, c’est faire entrer dans son cœur la pensée qui délivre de toutes pensées, le consentement à vivre donc à perdre.

Un mois a passé. Les vitraux brûlent toujours sous mes paupières, dans l’abbatiale de mon corps."

Christian Bobin / La nuit du cœur / Gallimard ... p.9 et 10



@ Anonyme...

Allons réveiller le soleil !!!
;-)



merci à vous chers

Bernard a dit…


Est-ce utile de dire que nous l'aimons?
Le même jour, à la même heure, où tu écrivais "La nuit du coeur", il me saisissait en un autre lieu, quelque part sur la terre, ce livre au bandeau rouge!
Une demi ligne de son écriture me fait perdre l'équilibre. Tu sais aussi comme "Les vitraux brûlent sous mes paupières".

mémoire du silence a dit…

Nous l'aimons, oui.
"Nous sommes des reliques délaissées. Qui sait nous voir nous sauve". p.70
Les vitraux brûlent sous nos paupières, ils nous regardent et nous sauvent.

merci pour Lui