mercredi 17 octobre 2018

"au temps des assassins"*







Nous sommes "au temps des assassins"*.

L'oiseau dans un souffle, va dire, écrire et s'envoler. 

Meurtre et jour de grande lessive.  Les regards se perdent en  solitude, le soir ils sont plus forts.  L'eau ne vient pas, l'orage battant aura raison de la volupté. Il faut s'abreuver de rire, de musique, de joie et de désir, et au matin enfanter dans des voiles de laine. Le carillon de Pâques résonne dans un vrombissement de mouches, une armée de serpents. 

L'oiseau boit à plaisir des nuages d'air chaud.

Il n'en revient pas celui que tout enchante, le ravi à sa mère, le coquin qui veut tout, une maison de gaze et des chaussures d'ange, des fleurs de lys et du linge en fil blanc. Les guêpes sont voraces, les plaies de l'enfance sont ouvertes à jamais, à toujours, à plus tard.










* Michel Chalandon

3 commentaires:

Anonyme a dit…

"À la place où nous nous sommes laissés tomber, nous attendons le jour. Il vient, peu à peu, glacé et sombre, sinistre, et se diffuse sur l’étendue livide.

La pluie a cessé de couler. Il n’y en a plus au ciel. La plaine plombée, avec ses miroirs d’eau ternis, a l’air de sortir non seulement de la nuit, mais de la mer.

À demi assoupis, à demi dormants, ouvrant parfois les yeux pour les refermer, paralysés, rompus et froids, nous assistons à l’incroyable recommencement de la lumière.

Où sont les tranchées ?

On voit des lacs, et, entre ces lacs, des lignes d’eau laiteuse et stagnante.

Il y a plus d’eau encore qu’on n’avait cru. L’eau a tout pris ; elle s’est répandue partout, et la prédiction des hommes de la nuit s’est réalisée : il n’y a plus de tranchées, ces canaux ce sont les tranchées ensevelies. L’inondation est universelle. Le champ de bataille ne dort pas, il est mort. Là-bas, la vie continue peut-être, mais on ne voit pas jusque-là."

Henri Barbusse (Le Feu)

Anonyme a dit…

bien sûr
il y a tes mots
leur musique
ils sont souvent flèches.
et moi je me perds souvent dans tes dessins
ils semblent fragiles
mais non
j'aime leurs forces..
jeanne

mémoire du silence a dit…

@ vous deux merci pour vos mots
votre partage et votre soutien
;-)