jeudi 14 novembre 2019

tout est à vivre

en écho à "semé et noué" ici






Le vent cerne l’incertitude sous les branches. La vie est errante, la liberté lisse ses ailes. Les enfants gonflent leur torse, ils sont héros vivants. L’amour est là sous les feuilles. Une main ouverte cueille l’instant. 

Le temps égraine le jour. Les blés sont blonds, gorgés d’odeurs. La vie est pleine, le grain fécond. Dans la lumière glisse l’absente. L’heure est présente aux évidences. Le soleil en morceaux tanne les peaux, elles sont croûte de pain. Le vent est un refrain. 

Les hommes et les enfants sont en bouquets de sel. L’amour est une gerbe, un fagot flamboyant. Dans le silence du jour les baisers sont des charbons ardents. La peur d’aimer est grande, elle fuit les sentiments. Les paupières sont bleues, gonflées de rêves étranges. 

Les cœurs sont nus, sautent sur l’onde. Le ciel gronde et sous la langue chante le mot. Parole tendre, caillou tout rond, le doigt de l’ange suit l’horizon. Un rire éclate, le ciel pleure des larmes bleues. Images anciennes, bulles de savon, pensées légères à l’unisson. 

Les hommes grondent, les enfants rient. Chemins de fleurs et sucre d’orge, les enfants courent, sifflent le temps, ils sont amour, soleils brûlants. Le temps compté enlace les hommes, ils sont si forts, si jeunes encore. Tout est à vivre, à espérer, à partager, à engranger. 








4 commentaires:

Anonyme a dit…

Wouah ! ce texte me prend à plein corps avec force. J'en suis tout chamboulé. La musique de Philip Glass vient accentuer ce bouleversement en moi.

Bien à vous Maria.

mémoire du silence a dit…

merci cher A.

ioulia a dit…

"Les hommes et les enfants sont en bouquets de sel."
Ce vers ne veut pas dire quelque chose de vraiment matériel, mais évoque pour moi une impression, une atmosphère, et c'est quelque chose de magnifique que de pouvoir utiliser les mots à des fins atmosphériques. Impression de rêves, de vie, un peu de mélancolie, "Dans le silence du jour les baisers sont des charbons ardents. La peur d’aimer est grande, elle fuit les sentiments. Les paupières sont bleues, gonflées de rêves étranges. ", et qu'est-ce que ces vers sont beaux.
Merci.

mémoire du silence a dit…

la poésie n'est-ce pas cela, entrer dans l'immatérialité.
Merci chère Ioulia pour vos mots toujours avertis et consolants.
Bonne journée.