mardi 17 mai 2022

instant de tous les possibles


 
 
 
 
 
"Un balcon sur la mer" immense et inconnue. Cœur esseulé. Instant de tous les possibles. Le ressac et son tumulte. Sur la rive un champ d’écume. Les baisers ronds d’une ligne blanche. 
 
Fleurs sans âge échouées sur le sable. La joie est leur souffrance. Leur vie est un tourment, une corde raide. Petits cailloux alignés sur l’arête du monde. De sa main lisse le vent lustre le sable. 
 
Traces du passé, géoglyphes antiques, ciselures dans le sable, revers de la médaille. La vie sort de l’eau, sirène des hauts fonds à la beauté précaire. Le monde résumé à peu de chose. La peur de l’ange, le doute certain. 
 
Retournement sur le rivage. La vie croque le fruit d’or à pleines dents. Une morsure dans la chair tendre, premier voyage d’une meurtrissure. La mort est sûre. Les yeux sont clos, le cœur cogne à la porte du ciel. 
 
Sur la dune qui avance les voix s’éloignent. Les mots sont doux, pétris de renouveau. Une voix monte, effleure les flots. Une voix de "romance sans paroles", un écho : 
 
 
« Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches 
Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous. 
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches 
Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux »*
 
 
"Balcon sur la mer" immense et retrouvée. Cœur apaisé. Cœur parfumé.
 
 
 
 
 *Verlaine
 
 
 
 

2 commentaires:

Brigetoun a dit…

vos mots, Verlaine, Ferré... beau cadeau du matin

mémoire du silence a dit…

Merci à vous Brigitte,
pour vos passages réguliers.