tag:blogger.com,1999:blog-7393119926071834544.post6228661515649886789..comments2024-03-29T10:16:31.621+01:00Comments on l'atelier: mémoiremémoire du silencehttp://www.blogger.com/profile/13378406005282701113noreply@blogger.comBlogger2125tag:blogger.com,1999:blog-7393119926071834544.post-87049441312557152152018-06-25T23:53:12.481+02:002018-06-25T23:53:12.481+02:00"Que ces mots restent enfouis,
Oubliés, (l..."Que ces mots restent enfouis,<br />Oubliés, (l'oubliance est douce)<br />Comme un coffret plein de louis<br />Au pied du mur couvert de mousse."<br /><br />Charles Cros.<br />Françoisnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7393119926071834544.post-88667579784027329342018-06-25T10:22:48.261+02:002018-06-25T10:22:48.261+02:00L'eau claire ; comme le sel des larmes d'e...<br />L'eau claire ; comme le sel des larmes d'enfance,<br />l'assaut au soleil des blancheurs des corps de femmes ;<br />la soie, en foule et de lys pur, des oriflammes<br />sous les murs dont quelque pucelle eut la défense ;<br /><br />l'ébat des anges ; — Non... le courant d'or en marche,<br />meut ses bras, noirs, et lourds, et frais surtout, d'herbe. Elle<br />sombre, avant le Ciel bleu pour ciel-de-lit, appelle<br />pour rideaux l'ombre de la colline et de l'arche.<br /><br /><br />Eh ! l'humide carreau tend ses bouillons limpides !<br />L'eau meuble d'or pâle et sans fond les couches prêtes.<br />Les robes vertes et déteintes des fillettes<br />font les saules, d'où sautent les oiseaux sans brides.<br /><br />Plus pure qu'un louis, jaune et chaude paupière,<br />le souci d'eau — ta foi conjugale, ô l'Épouse ! —<br />au midi prompt, de son terne miroir, jalouse<br />au ciel gris de chaleur la Sphère rose et chère.<br /><br /><br />Madame se tient trop debout dans la prairie<br />prochaine où neigent les fils du travail ; l'ombrelle<br />aux doigts ; foulant l'ombelle ; trop fière pour elle<br />des enfants lisant dans la verdure fleurie<br /><br />leur livre de maroquin rouge ! Hélas, Lui, comme<br />mille anges blancs qui se séparent sur la route,<br />s'éloigne par-delà la montagne ! Elle, toute<br />froide, et noire, court ! après le départ de l'homme !<br /><br /><br />Regret des bras épais et jeunes d'herbe pure !<br />Or des lunes d'avril au cœur du saint lit ! Joie<br />des chantiers riverains à l'abandon, en proie<br />aux soirs d'août qui faisaient germer ces pourritures.<br /><br />Qu'elle pleure à présent sous les remparts ! l'haleine<br />des peupliers d'en haut est pour la seule brise.<br />Puis, c'est la nappe, sans reflets, sans source, grise :<br />un vieux, dragueur, dans sa barque immobile, peine.<br /><br /><br />Jouet de cet œil d'eau morne, je n'y puis prendre,<br />oh canot immobile ! oh ! bras trop courts ! ni l'une<br />ni l'autre fleur : ni la jaune qui m'importune,<br />là ; ni la bleue, amie à l'eau couleur de cendre.<br /><br />Ah ! la poudre des saules qu'une aile secoue !<br />Les roses des roseaux dès longtemps dévorées !<br />Mon canot, toujours fixe ; et sa chaîne tirée<br />au fond de cet œil d'eau sans bords, — à quelle boue ?<br /><br />Mémoire, Rimbaud, 1872<br /><br />https://www.youtube.com/watch?v=ldvZ1EVUYxABernardnoreply@blogger.com