Blanc d’un ciel d’hiver. Songes. Hier en enfance. Grand silence. La neige tombe. Blanc originel d’une image d’Épinal. Danse des étoiles dans leurs robes de fête, paillettes, cristal. Nuit magique et d'antan. Jour blanc. Lumière, flocons, douceur cristalline, toits de coton, quiétude divine. Traces à peine perceptibles du rouge-gorge, en quête de pitance. Virginité du paysage, grand
silence blanc. Le soleil embrase tout ce blanc, alors les yeux de la
neige scintillent, son cœur chantonne une comptine avec les anges.
Là-bas, dans les sous-bois passe un homme à cheval, seul, en grande solitude hivernale. Il va en silence, il va, ne se retourne pas.
Le blanc est de plumes, d’oies que l’on plume. Boules de neige d'un champ de bataille, Dargelos referme le livre blanc et se réveille comme d'une hypnose. Le blanc est à la fête, le blanc nous fait perdre la tête. Nuit blanche, nuit évanescente. L’hiver ôte ses gants de scène, et de sa main d'argent gifle le décor. Joue brûlante, yeux noyés, la neige fond en larmes. Éblouissement et cri dans la flaque. Éclaboussure comme une gerçure. Rêve liquéfié. Le paysage en rigoles.
Là-bas, dans le sous-bois, va un homme à cheval, seul, en grande solitude, il va en silence, il va sans se retourner, emportant tout le blanc… tout ce blanc évanoui de la neige mourante…
Pourquoi la neige ? Pourquoi fond-elle ? Où va le blanc ? Et qui l’appelle ?
À voix basse la neige répond :
- Silence ! Écoute ! Ce blanc immense est ma raison, lorsque je fonds le blanc se meut, s’émeut, et va promener sa peine en des nuits longues et blanches.