Jamais ne se puisse lasser Ma Muse de chanter la gloire D’un Ver petit, dont la mémoire Jamais ne se puisse effacer : D’un Ver petit, d’un Ver luisant, D’un Ver sous la noire carrière Du ciel, qui rend une lumière De son feu le ciel méprisant.
Une lumière qui reluit Au soir, sur l’herbe roussoyante, Comme la tresse rayonnante De la courrière de la nuit. D’un Ver tapi sous les buissons, Qui au laboureur prophétise Qu’il faut que pour faucher aiguise Sa faux, et fasse les moissons. Gentil prophète et bien appris, Appris de Dieu qui te fait naître Non pour néant, mais pour accroître Sa grandeur dedans nos esprits ! Et pour montrer au laboureur Qu’il a son ciel dessus la terre, Sans que son œil vaguement erre En haut pour apprendre le heur Ou de la tête du Taureau, Ou du Cancre, ou du Capricorne, Ou du Bélier qui de sa corne Donne ouverture au temps nouveau.
Vraiment tu te dois bien vanter Être seul ayant la poitrine Pleine d’une humeur cristalline Qui te fait voir, et souhaiter Des petits enfants seulement, Ou pour te montrer à leur père, Ou te pendre au sein de leur mère Pour lustre, comme un diamant. Vis donc, et que le pas divers Du pied passager ne t’offense, Et pour ta plus sûre défense Choisis le fort des buissons verts. "
5 commentaires:
..promenades nocturnes..à y passer une nuit blanche
Des nuits bleues des nuits blanches
des moissons de souvenirs
pour une enfance qui ne passera jamais jamais
oui il me semble qu'en enfance
bleue le temps était plus lent
Le Ver luisant de nuit
Jamais ne se puisse lasser
Ma Muse de chanter la gloire
D’un Ver petit, dont la mémoire
Jamais ne se puisse effacer :
D’un Ver petit, d’un Ver luisant,
D’un Ver sous la noire carrière
Du ciel, qui rend une lumière
De son feu le ciel méprisant.
Une lumière qui reluit
Au soir, sur l’herbe roussoyante,
Comme la tresse rayonnante
De la courrière de la nuit.
D’un Ver tapi sous les buissons,
Qui au laboureur prophétise
Qu’il faut que pour faucher aiguise
Sa faux, et fasse les moissons.
Gentil prophète et bien appris,
Appris de Dieu qui te fait naître
Non pour néant, mais pour accroître
Sa grandeur dedans nos esprits !
Et pour montrer au laboureur
Qu’il a son ciel dessus la terre,
Sans que son œil vaguement erre
En haut pour apprendre le heur
Ou de la tête du Taureau,
Ou du Cancre, ou du Capricorne,
Ou du Bélier qui de sa corne
Donne ouverture au temps nouveau.
Vraiment tu te dois bien vanter
Être seul ayant la poitrine
Pleine d’une humeur cristalline
Qui te fait voir, et souhaiter
Des petits enfants seulement,
Ou pour te montrer à leur père,
Ou te pendre au sein de leur mère
Pour lustre, comme un diamant.
Vis donc, et que le pas divers
Du pied passager ne t’offense,
Et pour ta plus sûre défense
Choisis le fort des buissons verts. "
Rémy Belleau
@ Gérard Méry ...
merci Gérard pour toujours avoir des répliques subtiles
;-)
Estourelle ...
une enfance indélébile
@ jeanne ...
cette lenteur qui nous donner l'impression que nous allions vivre encore bien longtemps
@ François/O ...
merci François pour cet auteur inconnu à moi ... un poème sur les vers luisants je ne savais pas que cela existait
>>>>>>>>>>belle soirée à vous tous
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