mercredi 23 avril 2014

frayeurs [2]







L’œil se referme, la respiration s’agite. L’air s’éteint, l’eau est morte, l’ombre s’allonge. Silence. Mains au ciel, supplications. La vie s’enfuit. 

Désordre et peine ouverte, le monde est un caillou perdu et qui s’étrangle. L’erreur est à la fleur, une goutte de pluie, un gravier sur la langue. Tout se décompose, les mots se désagrègent et le temps est rompu. Fil de l’histoire arraché des mémoires. Les songes ne sont plus. 

La putréfaction est en route, les arbres se décomposent, les oiseaux sont absents, en partance sur la route qui bientôt s’ouvrira sur le gouffre de la mort. Labyrinthe des grands soirs, la parole quitte le verbe… et la chair n’est plus. Héritiers des mystères, les hommes s’entretuent, ils dérobent les rêves de ceux qui ne sont plus. 

Le froid est sur le monde, linceul de terreur, ni brunes ni blondes ne résonnent dans les cœurs. La mort tend la main, toute naissance s’éloigne. Le temps n’existe plus. On ignore. On espère.





Zelenka: Lamentationes Pro Die Mercurii Sancto - Lamentation 1 #1 Incipit Lamentatio Jeremiae Prophetae by Michael George; The Chandos Baroque Players on Grooveshark

2 commentaires:

Patrick Lucas a dit…

apocalyptique et sombre !
… mais l'amour de la vie
est plus fort que tout…

J♥♥♥ a dit…

Sombre, très sombre, mais si près du réel
des yeux ouverts sur le monde, qu'il faut changer à tout prix.