dimanche 20 juillet 2014

semer et nouer en résonance







Le vent est de retour, il est de solitude, une errance sur la dune. La liberté est sur la pierre. Les enfants sont au ciel, ils chantent des louanges. Sous les branches, dans le soir ils avancent, nus, des fleurs autour du cou. 

Leurs mains sont des refrains, une chanson d’amour, une écorce d’orange au gout de sucre roux. Ils sont ici et autre part, ils sont sur le chemin, le cou criblé d’étoiles. 

Les moissons sont de l’or, la semence en chemin, dans le mouchoir un grain. La vie brise le couchant, les épis sont couchés, la lumière est jetée dans le lit des moissons. Le blé est couronné. 

Ils sont un soir d’été, une douce vérité, sur leur peau de luzerne l’amour est un pêché. Le vent les tient dans l’ombre, leurs corps sont sucre d’orge, ils réinventent le monde. Ils sont nus et sereins, le soleil sur l’épaule. 

Les hommes sont des enfants, ils sont de pierre et d’ombre, de la terre des anciens. Dans leurs mains se tient l’aumône, cette fille gracile trouvée à fleur des îles. Le silence se taire, il a les yeux éteints, l’amour est un mystère. 

La peur et le silence, la fuite des sentiments, les cernes et les aurores, les nuits blanches en chemin. Le cœur en bandoulière, offrir la souvenance des grands soirs de satin. Dire le mot, le décrire et l’écrire sur la peau. 

Ouvrir l’œil, les deux, et se dire l’orgueil qui frise au coin des yeux. Le doigt sur la poitrine, fouler l’herbe et les champs, le ciel sur les épaules et l’amour des amants. Le rire est aux étoiles et le cœur aux serments. 

Dans le creux de la vigne, le vin rit, il est prosternation, il est le souvenir, les images dans le cri. Le monde est barbarie, la douceur est absente. Sur la surface de l’eau le poème s’inscrit, en ocre et en ami. Les pierres et les semences glissent entre les stries. 

Il est ami des pierres, il croit et il espère, il marche sur le chemin. Il griffe les mots de terre et les panse de la paume de sa main. 

Il se tait et il pleure, il pense au temps d’hier, aux sentiments défunts, les rires et les pleurs et la peur de demain. Ce cerne de l’hiver qui garrote l’espoir, le temps des solitudes et les vertes années. 

Le vent est un malin, il glisse entre les doigts, il sèche les espérances et griffe les lignes de la main. 





Je suis un soir d'été by Jacques Brel on Grooveshark

1 commentaire:

François a dit…

Une belle semence est la votre, vos mots rêvés sont de moisson.
Merci pour cette ronde sans fin, votre écriture.
Belle été chère Maria