samedi 26 juillet 2014

une figure résonne et se redresse encore [3]







Il cherche son chemin, il inspire, il expire, il raisonne et souffle dans ses mains. Son cœur est en émoi. 

Il se souvient le sable et les cailloux, les griffures de la peau, la coquille sur la joue. A ses pieds coule le lait, épais et parfumé, le raisin est sucré. 

Il court, il souffle sur le bord de l’étang, son pas est incertain, son œil est rapiécé. Il est anxieux, sans mots, il attrape la vie et lui essuie les mains, le jour sort de l’ombre. La saison est acerbe. Il gonfle sa joue rayée et respire un grand coup, saute sur un pied, compte les cailloux, les méprises, les affronts, les mensonges insérés dans les lignes de la main. Silence de papier et grain de raison dans le bec de l’oiseau, il est haut dans le ciel à l’envers à l’endroit. Il est oiseau de proie. 

Il est simple fragment d’une écorce arrachée, petit morceau de bois, une écharde oubliée, un amour poignardé. 

Il ouvre sa fenêtre, il agrafe les heures, les oiseaux sont de soie, et sa voix se colore. 




4 commentaires:

François a dit…

Cet avant cet après et ce présent que l'on veut agrafer, ce mouvement que l'on veut arrêter, mais sans ce mouvement le temps ne serait pas : mouvement vers ce qui n’est plus, ouverture à ce qui n’est pas encore.
Un beau texte de résilience, merci chère Maria.

Maïté/Aliénor a dit…

De belles figures 1-2-3 qui s'enroulent autour des mots et des couleurs: nostalgie, passé et présent intimement mêlés.

Anonyme a dit…

Une belle écriture, où la métaphore transpire.

Gérard a dit…

..il est la vie à lui seul