lundi 8 septembre 2014

bruissement d'ailes







Des oiseaux sont venus, ils ont rasé le sol et se sont posés sur les branches du grand chêne. Froissement de l’air. Bruissement d’ailes traçant des rets de lumière et des lignes dans le ciel
Alors j’ai feuilleté les pages du livre oublié, franchi le mur et passé de l’autre côté … là-bas sur la berge du grand fleuve où l’inquiétude se trempait les pieds
Mes rêves se sont émiettés, perdus dans le noir, dilués dans l’encre indélébile
Au matin mon être se retourne comme une chaussette que l’on ôte 
Le songe se retire … seule reste une plume … 




5 commentaires:

François a dit…

Oiseaux du bonheur ?
Oiseaux du malheur ?

François a dit…

Orchestre du Très-Haut, bardes de ses louanges,
Ils chantent à l'été des notes de bonheur ;
Ils parcourent les airs avec des ailes d'anges
Échappés tout joyeux des jardins du Seigneur.

Tant que durent les fleurs, tant que l'épi qu'on coupe
Laisse tomber un grain sur les sillons jaunis,
Tant que le rude hiver n'a pas gelé la coupe
Où leurs pieds vont poser comme aux bords de leurs nids,

Ils remplissent le ciel de musique et de joie :
La jeune fille embaume et verdit leur prison,
L'enfant passe la main sur leur duvet de soie,
Le vieillard les nourrit au seuil de sa maison.

Mais dans les mois d'hiver, quand la neige et le givre
Ont remplacé la feuille et le fruit, où vont-ils ?
Ont-ils cessé d'aimer ? Ont-ils cessé de vivre ?
Nul ne sait le secret de leurs lointains exils.

On trouve au pied de l'arbre une plume souillée,
Comme une feuille morte où rampe un ver rongeur,
Que la brume des nuits a jaunie et mouillée,
Et qui n'a plus, hélas! ni parfum ni couleur.

On voit pendre à la branche un nid rempli d'écailles,
Dont le vent pluvieux balance un noir débris ;
Pauvre maison en deuil et vieux pan de murailles
Que les petits, hier, réjouissaient de cris.

Ô mes charmants oiseaux, vous si joyeux d'éclore !
La vie est donc un piège où le bon Dieu vous prend ?
Hélas ! c'est comme nous. Et nous chantons encore !
Que Dieu serait cruel, s'il n'était pas si grand !

Alphonse de Lamartine

Laura-Solange a dit…

Je suis dans ce songe et je vous sens comme une soeur d'écriture...

estourelle a dit…

une si belle plume

mémoire du silence a dit…

@ François ...

les uns ne vont pas sans les autres n'est-ce pas ?
merci pour les mots de Lamartine




@ Laura-Solange ...

comme une soeur cela me plait...




@ estourelle ...

chuuuuuuuuuut !