jeudi 22 janvier 2015

"On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans"







mon premier CHARLIE
n°114 - Lundi 22 janvier 1973 - 2F




lorsque je l'achetai pour la première fois, je n'avais pas encore 17 ans ce lundi 22 janvier 1973 ... jusque dans l'année 1981, il y en eut tant d'autres  ... pas tous, non... mais tant d'autres... que je lisais, relisais, que je gardais, donnais, que je réduisais en pâte à papier ... ou que j'offrais ... que j'archivais ...
... dans les années 90 et début 2000 les années Val je l'oubliai un peu ce Charlie 2 ... puis il m'est revenu il y a peu de temps au début de l'année 2012 en Charlie 3  avec la "fausse affiche de campagne de Marine Le Pen"... il m'est revenu de manière épisodique  n'achetant pas tous les numéros... me laissant convaincre ou non par la première page ... me contentant parfois de ne lire que la page de couverture... en rire ou pas, mais toujours me dire : ils sont libres et gonflés, et c'est pour cette raison que je les aime ...  
 
le n°1178 du mercredi 14 janvier, je ne me suis pas précipitée pour l'acheter non pas à cause de sa première page, mais à cause de la folie de ses nouveaux acheteurs, de cet emballement collectif que je pressentais identique à celui du premier jour des soldes... donc je n'étais pas déçue de lire à 10h du matin une affichette mentionnant : "plus de Charlie" ... ma déception fut celle de ne plus trouver un seul exemplaire du "Canard enchainé", alors que d'ordinaire il en reste toujours dans les bacs une semaine après...

aujourd'hui des hypocrites, imbéciles qui n'ont rien compris à l'esprit Charlie et n'en ont rien à fiche de l'esprit Charlie se font du beurre en revendant les derniers numéros parus après l'assassinat, à des prix exorbitants ... quelle indécence, quelle impudeur...  là sont l'irrespect et la vulgarité, la bêtise et la bassesse... dans ces agissements si petits, si minables, si mesquins et injurieux ... dans ces attitudes de "beauf" à la Cabu... pauvre Charlie c'est dur n'est-ce pas d'être parfois acheté et revendu par des cons, "au nom du pèze, du fric et du bénéfice"...

je t'aime Charlie ... pas plus qu'hier, pas moins que demain ... je t'aime Charlie ... pas moins qu'hier, pas plus que demain... 
je t'aime Charlie ... pour tes pères qui m'ont fait rire et penser, tes pères que j'aimais tant et dont deux pionniers viennent d'être assassinés ... pour ton oncle Bernard et l'insolence de tes enfants... je t'aime Charlie... vis.





Que reste t-il de nos amours by Charles Trenet on Grooveshark

4 commentaires:

virtuelle a dit…

J'ai eu la même réaction...j
au demeurant je n'ai fait"aucune queue" pour l'obtenir sans mauvais jeu de mots facile.

Maïté/Aliénor a dit…

Une très belle déclaration d'amour à des valeurs, et de fidélité.
Je suis admirative.
Je suis par ailleurs proprement scandalisée de cette dérive du fric consistant à revendre de l'émotion à prix d'or.
Pour ma part, je fais partie d'une troisième catégorie de personnes qui s'inscrivent dans la défense de la liberté d'expression et de la liberté tout court.
J'ai parfois acheté le Canard enchainé;je n'ai jamais acheté Charlie Hebdo avant le 14 janvier je l'avoue.Je connaissais ses dessinateurs, leur combat mais j'ai toujours préféré le monde des mots à celui des images. Je ne vais pas spontanément vers les dessins et les caricatures(même si j'en possède certains livres).Mais dè l'annonce de l'attentat, j'ai cherché(et fini par trouver) le numéro spécial et j'étais de ceux qui se sont levés aux aurores pour faire la queue devant la librairie, bien avant l'arrivée du libraire.Question de principe et de solidarité: se dresser devant la barbarie et s'informer. J'ai donc lu Charlie Hebdo jusque dans ses moindres recoins. J'ai ri, j'ai pleuré, j'ai grincé des dents, j'ai apprécié de découvrir les différentes chroniques, à mon avis, d'une haute teneur.
Pour moi c'est une acte militant.Dans la droite ligne de ce que je pense, de ce que j'ai écrit, de la façon dont j'ai réagi.
Lorsque j'en ai parlé avec la libraire hier qui n'avait effectué aucune réservation, tout en achetant le 1 qu'il me tardait aussi d'avoir en main, elle m'a avoué qu'elle avait avant 1 seul lecteur de Charlie Hebdo! J'avoue aller de découverte en découverte.
Il est simplement malheureux que pour moi, comme pour d'autres, ce journal soit sorti de la méconnaissance et de l'ombre simplement par le fait d'une tragédie.
Pourtant...j'avais travaillé en son temps sur la laïcité...
Pour moi, plus rien ne sera comme avant, cet avant où je n'avais jamais croisé Charlie Hebdo autrement que par bribes.
Amicalement...

mémoire du silence a dit…

Merci à vous

oui, "plus rien ne sera comme avant"...
et comme l'écrit l'ami Dorio sur sa page du 21 janvier 2015 de "Poésie Mode d'Emploi" ICI :

« Peut-on rire de tout ?

Et pourra-t-on encore demain rire de tout ?

Ces questions méritent d’être posées… »

Ariaga a dit…

Enfin un article avec lequel je me sens en harmonie ...