lundi 10 août 2015

diu vi salvi regina








 Dans la main de la terre

Il y avait peut-être cent ans qu’elle était là, ou peut-être juste un instant. Le vent de la nuit lui caressait le visage et je ne saurais vous dire où était son pays, où était sa maison, si elle était femme de marin, de paysan, d’exilé ou d’émigrant, si elle avait franchi la mer, une montagne ou l’océan. 

La terre semblait être derrière elle ; en la voyant marcher on pouvait imaginer qu’elle la portait toute seule sur ses épaules. 

 Allez donc savoir ce qu’elle s’en allait chercher, ce qu’elle aurait aimé entendre cette nuit-là. La nuit, les regards des hommes s’éteignent un peu, on dit que la lumière est à l’intérieur, dans un village, au fond d’un port, en haut d’une montagne, un phare dans l’océan ou bien une étoile dans le ciel. 

 À chaque chant qui résonnait elle accordait son âme, elle accordait ses pas. Elle disait qu’elle voulait apprendre le chemin jusqu’aux plus beaux signaux du monde, jusqu’à la beauté qui unit les hommes et les peuples. 

Son rêve, elle l’écrivait de quatre mots : l’unité qui rassemble, la diversité qui enrichit. Dans chaque chant du monde elle voulait graver une alliance, une reconnaissance, dans chaque langue elle voulait apprendre la part d’altérité, d’intelligence et d’humanité. 

Elle disait que c’était cela la plus belle promesse d’avenir, de paix, de richesse du monde. Un jour le poète a écrit pour elle « l’homme n’est ni grand ni petit, il a la taille de ce qu’il sait aimer et respecter ». 

Elle, elle répondait que toute la vie il fallait apprendre à être l’invité de l’autre, l’invité du monde, que c’était cela l’hospitalité. Il y a peut-être cent ans qu’elle marchait ainsi, ou peut-être un instant, c’était cela sa fidélité. Le chant d’amour qui fait pleurer les yeux d’un peuple ne peut à tout jamais laisser indifférent l’âme du monde, c’était cela sa paix. 

Ce soir, entre la mer et l’océan il y a peut-être quelques lumières de plus dans la main de la Terre, là où rien n’est séparé, là où s’additionnent et se reconnaissent toutes dignités du monde, là où des enfants de Bretagne ont écrit un jour « tous ces pays dispersés par le vent, les champs de blé dans la poche des paysans, et l’océan qui n’a plus pour frontière que la graine emportée par une main d’enfant ».

Ce soir... ce soir le pain sera blanc à la table d’hôte ; passant, demeure ici pour le partager. Il y a peut-être cent ans qu’elle marchait ainsi ou peut-être un instant ; elle disait que cette beauté-là est invincible, elle disait que cette beauté-là est invincible.

GF. Bernardini




2 commentaires:

Merciel a dit…

Chère Maria … C’est si beau!

L’amour est là ... et on est tous des morceaux du même Amour

"A toi, Seigneur des Mondes, des Univers, à Toi, en Toi, pour Toi"
Aimer c’est reconnaitre …

"Tu es … Amour éternel … éternelle Beauté, Force, Douceur Infinie … Tu es Juste, Miséricordieux, Grand … Infiniment
Il n’y a rien d’autre qui puisse véritablement être vécu et partagé … car rien d’autre possède cette Qualité … Tout ce qui est « moins » se réduit simplement à un «manque» qui empêche notre vision, "afflige" notre compréhension … C’est étrange, n’est-ce pas? Que la seule chose qui nous sépare de l’Amour c'est l’ignorance … le fait de ne pas voir, ne pas entendre …

Et puis, Te respirer … Sentir la vie du sacré s’écouler …
Aimer infiniment …

C’est notre vraie et seule vie …

"Tu nous as doués d’ailes … C’est ton Cœur d’Amour et de Beauté, de Force et de Fierté. Je les ai vue aujourd’hui: des ailes grandes … Il y avait de la force et de la fierté dans sa Dignité d’être. Il était «soumis» … C’est ça Aimer … Aimer est être Seuls, à deux avec l’Amour … un pas après l'autre ... Sentir combien l’Amour nous dépasse, sentir sa Grandeur, la voir, l’Aimer … Elle, cette divine dignité, illustre et merveilleuse, marchait dans les pas d’un homme simple, dans la rue … un jeune homme noir … J’étais dans ma voiture, je l’ai « croisé». Il suffit d’un instant pour saisir la Beauté ... "frère je te voit ,,, je t’aime, tu es dans mon cœur … toujours. Qu’Il te garde … que tes pas soient toujours en Lui, car en vérité Il est le Seul, l’Unique … Il suffit d’un instant … et l’éternité est là, appelée … présente, vibrante, car Elle parle la langue universelle … elle est Cœur de Son Cœur … Amour de son Amour …

C’est dans l’espace de solitude et de beauté de ce cœur de nous en prier, en amour … que la plénitude de l'amour est là,,, unité invincible ,,, En elle on est dans les bras de l’Aimé … En chaque souffle Il nous aime … Il n’y a rien de plus Grand et Puissant … Vie de la même vie …
Lorsque ce regard d’unité s’ouvre en nous … ses yeux ne font que pleurer d’Amour et de Douceur … un visage réuni … l’amour, le vrai … il ne sépare jamais, il ne connait pas aucune distance … Il est présence … de larmes d’amour et de sourires à jamais.



Gérard a dit…

J'adore, je suis aller les voir à Tours...que du bonheur ..