dimanche 8 novembre 2015

mélancolie







au coin du feu
triste jour
vent de fer

hiver

froid squelette 




7 commentaires:

Brigetoun a dit…

et comme toujours
croire qu'est impossible
retour de l'été

Patrick Lucas a dit…

mélancolie
l'air se rouille
le temps grelotte
l'heure s'éteint
doucement

heureusement
il y a les bougies !

François a dit…

Une blessure comme une brûlure, une brûlure venant du froid.

Gérard a dit…

brulante cette ammonite rouge

mémoire du silence a dit…

@ brigitte celerier ...


Aube

J’ai embrassé l’aube d’été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route
du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes
se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq.
A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre,
je la chassais.

En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu
son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi.



Arthur Rimbaud / Illuminations





@ Patrick Lucas ...

Triste et seul, on se plaît aux chants mélancoliques ;
On s'assied, pour rêver, sous le saule pleureur ;
On gémit sur soi-même, et les chants énergiques
Ne trouvent plus d'échos dans l'âme du rêveur.

Moi, lorsque le regret de mes jeunes années,
M'arrache un long soupir, je voudrais, mais en vain,
Rendre un peu de fraîcheur à tant de fleurs fanées,
À tant de sentiments qui dorment dans mon sein.

Adieu donc mon enfance et mes jours d'allégresse !
Au foyer paternel je ne vais plus m'asseoir,
Je ne suis plus l'enfant qu'une mère caresse,
Plus de douces chansons à mon chevet le soir ;

Plus de fraîches amours, plus de larmes de joie ;
Plus de transports de l'âme à son premier éveil.
Jeunesse, adieu !.... Le temps a dévoré sa proie ;
Plus de vaste horizon ; mais des cieux sans soleil !

Que me font désormais ces champs et ces vallées,
Ce bois que j'aimais tant vers le déclin du jour !
Quand nous marchions à deux dans ses sombres allées,
Où nous causions longtemps d'avenir et d'amour.

Que m'importent ces bois où le chêne splendide
Voit tomber, sans regret, son feuillage jauni !
Mai lui rend la chaleur, puis la terre est humide,
Et la sève remonte à son front dégarni.

Oh ! silence !... rougis de pleurer sur toi-même,
De mêler tes accents à ces lugubres voix
Qui chantent la douleur, exhalent le blasphème :
Cœur plaintif que le siècle entendit tant de fois.


Auguste Ramus / Poésies diverses





@ François ...


" Les blessures que l'homme se fait à lui-même guérissent difficilement."

William Shakespeare





@ Gérard...

"I rouge
(...)

I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes "

A. Rimbaud


dangrek a dit…

Lourde paupière sur un monde rouge sang.
Merci à vous chère Maria toujours présente.

Ariaga a dit…

Décidément les textes les plus courts sont ceux qui, tel une lance qui vous transperce, donnent le plus d'émotion