lundi 28 décembre 2015

" Quand la créativité crie famine ... "



D. de Montmollin lors de son 90ème anniversaire
Nous avons été trente-deux à répondre à l'appel lancé il y a trois ans par Daniel de Montmollin afin de partager et écrire autour de la créativité et plus précisément autour de l'accompagnement dans "le jeu de la barbotine". Trente-deux personnes venues de France, Belgique, Allemagne, Suisse, Italie, Espagne. 
De ces rencontres amicales et travailleuses est né un livre de 214 pages : "Quand la créativité crie famine...". Il est paru le 22 décembre 2015 aux éditions HDiffusion (http://hdiffusion.fr). On peut le commander ou le trouver dans toute bonne librairie au prix de 22 euros.

Je suis heureuse d'avoir fait partie de ce petit groupe d'écriture et de vous présenter ce livre aujourd'hui.








" Comment découvrir sa propre créativité et la faire grandir en soi ? La faim de «créativité» qui se fait sentir de plus en plus aujourd'hui peut trouver un remède dans la pratique du jeu de la barbotine. Résultant de la soudaineté d'une expérimentation, ce jeu né dans un atelier de poterie ne peut faire l'objet d'une théorie, de cours ou de conférences. Tel est le pari de ce recueil de témoignages et de réflexions autour de la créativité et de son développement : nous inviter à mettre la main à la pâte afin de comprendre de quoi il s'agit ! C'est dans ce sens que se dirige ce livre et sa lecture vous invitera à la pratique de la barbotine... Pourtant, là est justement la « grâce de l'éphémère » qui, à force de laisser la place à de nouveaux gestes, affine la connaissance de soi et permet que se dévoilent peu à peu les justes cheminements de la créativité. "
Frère Daniel de Montmollin


 ***


"Mettre les mains dans la barbotine, boue de kaolin, c'est comme découvrir une autre dimension de soi. Comme si une part de soi se reconnaissait dans le toucher particulier de la barbotine, se prolongeait dans cet élément. Ce qui surprend d'abord c'est la douceur et cette douceur attire, appelle. A son contact, je sais que je suis. Je sens bien que ce qui s'ouvre est du côté de l'enfance, mais c'est au-delà de la mémoire et ses souvenirs, juste personnel et intime."  
Catherine Geoffroy ... p. 93








Les paroles de Grégoire … 
au fil des jours, au fil du temps, au fil de l’eau
  
La barbotine j’aime çà parce que ça me fait du bien au corps. 
Je préfère dessiner avec de la barbotine que sur une feuille parce qu’avec la barbotine ça bouge et sur une feuille ça ne bouge pas, je peux faire plus de choses avec la barbotine que sur une feuille.
J’aime bien remuer la barbotine dans le seau, je la malaxe, ça fait du bien à mes mains, ça les rend tranquilles, après elles ne tremblent pas, ça les calme et ça calme aussi mon corps, mes mains font des traces sans trembler, elles vont vite et doucement, elles se calment… elles jouent, elles n’ont pas peur, elles ne se trompent pas… j’applaudis et ça fait des taches, des gouttes de barbotine, comme la pluie, alors je tape dans les flaques… ça asperge, mais c’est bien, ça déborde mais c’est pas grave on nettoie après… je fais des grands cercles au même temps avec mes deux mains… 
J’aime gratter avec mes ongles, ça fait du bruit, une douce musique et j’aime écouter la musique quand je fais de la barbotine, de la musique douce, du piano, ça me porte, ça me fait rêver, je m’amuse comme quand j’étais petit et que je jouais avec de l’eau, c’est comme avec la boue, mais c’est mieux que la boue, c’est doux. C’est comme l’eau, ça me porte. Je pense à beaucoup de choses et puis je ne pense à rien… Quand je gratte avec mes ongles ça fait comme des grandes herbes dans les près, elles bougent, elles font du bruit, elles se penchent dans le vent… 
J’aime bien aussi quand ça fait du bruit, des clapotis quand ma main tape doucement dans la barbotine, comme quand l’eau elle tape sur le bord de la rivière… ça me promène, ça me repose la tête, le cœur. 
Je dessine la houle, la neige, la pluie, le vent, la tempête, les vagues, les orages, des fois je fais des routes avec un rouleau en mousse… j’aime aller vite avec mon rouleau comme avec une voiture… ça fait des jolis dessins, des jolies traces, des fois j’ai écrit et dessiné avec un pinceau… 
J’ai aussi joué avec des petits cailloux et des petits morceaux de bambou, j’ai fait comme des petits chemins, des routes… c’est joli quand ils se mélangent avec la barbotine on dirait des paysages avec la neige, des montagnes et des vallées… des rivières et des lacs, des jardins et des ponts… ça me fait rêver. J’aime bien rester silencieux, m’amuser, me promener avec mes mains et ne rien dire, des fois je n’entends pas et je n’aime pas qu’on me parle… je suis bien tout seul… et puis des fois ça me fait rigoler, je raconte des histoires. 

Propos recueillis par Maria Dolores Cano... p. 57 et 58




6 commentaires:

Anonyme a dit…

une initiative de qualité..
photodilettante

François/O a dit…

"Dans le banal je vois des miracles" (Christian Bobin)
Un beau livre que j'ai reçu peu avant Noël, comme un cadeau.
Un livre de réflexion et témoignages d'un petit groupe d'adeptes qui donnent envie de mettre la main à la pâte.
Merci chère Maria Dolores.

Anonyme a dit…

mes meilleurs voeux, Maria, pour vous, sur le chemin de votre quête
bise en @
photodilettante

Bernard a dit…

Tendresse en partage,
B.

https://www.youtube.com/watch?v=6QAAZ29cvfU

J... a dit…

♥♥♥

Maïté/Aliénor a dit…

Quelle belle expérience, Maria-D!