mercredi 5 octobre 2016

" Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie "








"Je suis un poète qui écrit à voix haute, et qui aime à voix haute 
 Un enfant… Pendu sur la porte d'une ville 
Qui connait pas l'enfance " 


Nizar Kabbani










"  Sur cette terre
Sur cette terre,
il y a ce qui mérite vie
l'hésitation d'avril,
l'odeur du pain à l'aube,
les opinions d'une femme sur les hommes,
les écrits d'Eschyle,
le commencement de l'amour,
l'herbe sur une pierre,
des mères debout sur un filet de flûte
et la peur qu'inspire le soulèvement aux conquérants.

Sur cette terre,
il y a ce qui mérite vie
la fin de septembre,
une femme qui sort de la quarantaine, mûre de tous ses abricots,
l'heure de soleil en prison,
des nuages qui imitent une volée de créatures,
les acclamations d'un peuple pour ceux qui montent,
souriants vers leur mort
et la peur qu'inspirent les chansons aux tyrans.

Sur cette terre,
il y a ce qui mérite vie
sur cette terre,
se tient la maîtresse de la terre, mère des préludes et des épilogues.
On l'appelait Palestine.
On l'appelle désormais Palestine.
Ma Dame, je mérite la vie,
car tu es ma Dame. "


Mahmoud Darwich











" À ma terre meurtrie 

 À ma terre meurtrie de sang et de souffrances 
Berceau d’Humanité, berceau de mon enfance 
Pour que cesse l’horreur des combats et des armes 
  Je dédie mes mots, ma révolte, mes larmes…. 

D’avoir ployé longtemps sous le poids du silence, 
D’avoir courbé le dos sous le joug des violences, 
D’avoir tremblé longtemps dans l’effroi, la terreur 
 Nous avons tous grandi à l’ombre de la peur… 

 Pour avoir réprimé dans la honte notre orgueil, 
Ravalé l’amour-propre, de nos droits fait le deuil, 
Refoulé la colère quand nos gorges se nouent 
 Nous avons enterré la dignité en nous…. 

Dignité retrouvée ! O rêve d’espérance ! 
C’est bien dans la douleur qu’a lieu ta renaissance ! 
 N’est-il de liberté qu’au prix de barbaries ? 
 Et n’est-il de justice acquise sans tyrannie ? 

 Par le rouge des flots qui coule dans nos veines, 
Et par la fulgurance des révoltes soudaines, 
 Par la force du peuple qui relève le front 
Qui se relève enfin pour essuyer l’affront : 

J’en appelle à l’amour qui fleurit dans nos cœurs 
J’en appelle aux rivières de sanglots et de pleurs 
 J’en appelle à ces voix qui scandent levant la paume 
A celles qui psalmodient des versets ou des psaumes 
J’en appelle au printemps, à l’odeur du jasmin 
Pour que la LIBERTE éclaire ton chemin …. 
SYRIE !  "

 Poétesse anonyme ICI





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