dimanche 8 décembre 2024

la douleur de ces voix meurtries








Charade 

Une charade sans scrupules 
Comme en guise d’épitaphe 
Pour un monstre, une crapule, 
Apparenté aux girafes … 

Il était un militaire 
Qui n’allait pas au combat, 
Et pratiquait l’arbitraire, 
Le mensonge, les coups bas, 

Il était un escogriffe 
Avec une voix de geignard 
Aiguisant ses longues griffes 
De rapace, de charognard, 

Un grand dadais tout sourires 
-de la foule la risée- 
Cachant ses crocs de vampire 
Sous des airs civilisés, 

Un président de fortune, 
Faisant à la Loi outrage 
Puisqu’il avait reçu une 
République en héritage ! 

(A son despote de père 
Au Châtiment condamné 
Des millions font UNE prière : 
« Que son âme soit damnée ! ») 

Summum de l’absurdité : 
Pour des réformes il s’engage ! 
Et frappé de surdité 
Quand le peuple crie : DEGAGE ! 

Et toutes les marionnettes 
D’une Assemblée de fantoches 
Applaudissent, même quand il pète ! 
(lui qui mérite des taloches !) 

Le combe du ridicule 
Pour un « ophtalmo-docteur » : 
Porter des œillères de mule, 
Etre un aveugle du cœur !! 






Les monstres 

Ils n’auront épargné ni les fleurs de l’enfance 
Ni les nuits de ferveur, ni les mois de piété … 
Ni la douleur des hommes, des femmes sans défenses, 
Les monstres dépourvus de toute humanité…. 

Les hordes de barbares répugnant d’insolence 
Sans foi ni loi sévissent en toute impunité, 
Ils ont pour seul langage celui de la violence 
Passe droit préservant leur vile immunité… 

D’où viennent ces fantômes de la mort, ces vampires, 
Que le diable lui-même ne saurait parrainer ! ? 
Toute cette haine qui les tient sous son empire 
Dans quelle nauséabonde matrice est-elle née ? 

Comment trouver les mots pour décrire ton supplice 
Patrie mutilée de plaies inaltérables ? 
La voie vers la lumière pavée de sacrifices 
Est un chemin de croix qui semble interminable …







Mais vivre ! 
(dédié à tous les détenus dans les geôles syriennes) 

Derrière la grisaille, la brume des faubourgs 
Annihiler l’espace et les longues distances 
Et creuser un caveau à toutes mes souffrances 
Mais vivre avec l’espoir de vous revoir un jour ! 

Si pesant cet exil m’emmure, m’emprisonne 
Courant à l’infini comme tristes couloirs, 
Dédale et labyrinthe d’un sombre mouroir 
Tintez les carillons ! J’entends le glas qui sonne ! 

 Des oiseaux migrateurs suivre l’itinéraire 
Vers des soleils couchants à l’autre bout du monde ! 
Comme les arbres frémissent à l’orage qui gronde, 
Mes foulées ne seront jamais plus téméraires… 

Retrouver le silence sans martèlements sourds 
L’amnésie apaisante des humeurs chagrines 
Et clore mes paupières sur des senteurs marines 
N’écouter que mon cœur battre comme un tambour ! 

Puiser en vos sourires les plus belles saisons 
Le printemps affolant de beautés et de grâces ! 
Comment faire barrière à tout ce temps qui passe ? 
Sans risquer d’en mourir, d’en perdre la raison ? 

Et si pour vous revoir il faut pleurer toujours : 
Que mes yeux alanguis se transforment en fontaines 
Pour arroser les champs de lys, de marjolaine 
Mais vivre avec l’espoir de vous revoir un jour ! 





A l'ombre des matins perdus 

 Les moineaux volent aux quatre vents 
S'enlisent les amours éperdues 
Au profond des sables mouvants 
A l'ombre des matins perdus... 

Au seuil des jardins défendus 
D'un lointain pays du Levant 
Une plainte, un trille inattendus : 
Chante à la brune l'engoulevent 
 Au seuil des jardins défendus 

Les hommes marchent droit devant 
Tout le long des sentiers ardus 
Leurs pas les ramènent souvent 
 A l'ombre des matins perdus 
Les hommes marchent droit devant !




auteurs anonymes syriens





3 commentaires:

Brigetoun a dit…

l'avenir est incertain et à construire... mais le pire va pouvoir devenir un oasé à cicatriser

mémoire du silence a dit…

oui, gardons des " espoirs prudents " ... il ne faudrait pas que la chute du « tyran » face place à d'autres tyrans ... les cicatrices sont profondes...

michel a dit…

Nous courons
toujours après
le moindre mal