mercredi 25 janvier 2017

Elle







Elle veut se délecter  de la vie qui lui reste
crier   sa  fureur  contre  sa  mort  probable
oublier les blessures qui lui furent infligées
se taire   embrasser l’espoir    boire sa sève

***

Elle a tout oublié    le bon   l'insupportable
elle a poussé la porte   de ses années passées
muré  ses yeux son cœur sa bouche ses oreilles
et  comme  un  coquillage  elle s’est refermée


Elle est partie sans bruit  et grande solitude
muette et solitaire  en ce jour de grand froid
vers ce pays secret   d'où l'on ne revient pas





5 commentaires:

Miche a dit…

Comme il est difficile de savoir ce qui accompagne les derniers pas...

François a dit…

Doucement tu passas du sommeil à la mort,
De la nuit à la tombe et du rêve au silence,
Comme s’évanouit le sanglot d’un accord
Dans l’air d’un soir d’été qui meurt de somnolence.
Au fond du Crépuscule où sombrent les couleurs,
Où le monde pâli s’estompe au fond du rêve,
Tu sembles écouter le reflux de la sève
Murmurer, musical, dans les veines des fleurs.
Le velours de la terre aux caresses muettes
T’enserre, et sur ton front pleurent les violettes.

(Renée Vivien)


Bien avec vous chère Maria

Anonyme a dit…

"On arrive homme, deuil, glaçon, neige ; on se sent
Fondre et vivre ; et, d’extase et d’azur s’emplissant,
Tout notre être frémit de la défaite étrange
Du monstre qui devient dans la lumière un ange."

Victor Hugo

Patrick Lucas a dit…

et comment savoir derrière la nuit
la couleur de la lumière révélée le
froid prépare-t-il l'arrivée de la chaleur

mémoire du silence a dit…

L’aube est moins claire

L’aube est moins claire, l’air moins chaud, le ciel moins pur ;
Le soir brumeux ternit les astres de l’azur.
Les longs jours sont passés ; les mois charmants finissent.
Hélas ! voici déjà les arbres qui jaunissent !
Comme le temps s’en va d’un pas précipité !
Il semble que nos yeux, qu’éblouissait l’été,
Ont à peine eu le temps de voir les feuilles vertes.

Pour qui vit comme moi les fenêtres ouvertes,
L’automne est triste avec sa bise et son brouillard,
Et l’été qui s’enfuit est un ami qui part.
Adieu, dit cette voix qui dans notre âme pleure,
Adieu, ciel bleu ! beau ciel qu’un souffle tiède effleure !
Voluptés du grand air, bruit d’ailes dans les bois,
Promenades, ravins pleins de lointaines voix,
Fleurs, bonheur innocent des âmes apaisées,
Adieu, rayonnements ! aubes ! chansons ! rosées !

Puis tout bas on ajoute : ô jours bénis et doux !
Hélas ! vous reviendrez ! me retrouverez-vous ?


Victor Hugo