lundi 16 janvier 2017

neige







Flocons ouatés

        plumes d’oies

               manteau d’hermine

                       cristaux de glace

                                crissant sous les pieds

               silence et traces

               des pas feutrés




5 commentaires:

Ariaga a dit…

Je suis ouatée, pas inspirée, gelée !

Patrick Lucas a dit…

comme en hiver
quand la peine
tremble sur les
trottoirs glissants

Gérard a dit…

ou légère poudreuse

Annick B a dit…

Il a neigé

Il a neigé dans l'aube rose
Si doucement neigé,
Que le chaton croit rêver.
C'est à peine s'il ose
Marcher.

Il a neigé dans l'aube rose
Si doucement neigé,
Que les choses
Semblent avoir changé.

Et le chaton noir n'ose
S'aventurer dans le verger,
Se sentant soudain étranger
À cette blancheur où se posent,

Comme pour le narguer,
Des moineaux effrontés.

Maurice Carême

mémoire du silence a dit…

@ Ariaga ...

" Dans l’interminable
Ennui de la plaine,
La neige incertaine
Luit comme du sable.

Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune,
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.

Comme des nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées.

Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.

Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive ?

Dans l’interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable."

Paul Verlaine





@ Patrick Lucas ...

"Le sol trempé se gerce aux froidures premières,
La neige blanche essaime au loin ses duvets blancs,
Et met, au bord des toits et des chaumes branlants,
Des coussinets de laine irisés de lumières.

Passent dans les champs nus les plaintes coutumières,
A travers le désert des silences dolents,
Où de grands corbeaux lourds abattent leurs vols lents
Et s’en viennent de faim rôder près des chaumières.

Mais depuis que le ciel de gris s’était couvert,
Dans la ferme riait une gaieté d’hiver,
On s’assemblait en rond autour du foyer rouge,

Et l’amour s’éveillait, le soir, de gars à gouge,
Au bouillonnement gras et siffleur, du brassin
Qui grouillait, comme un ventre, en son chaudron d’airain."

Emile Verhaeren




@ Gérard ...

"C’est l’hiver. Le charbon de terre
Flambe en ma chambre solitaire.

La neige tombe sur les toits.
Blanche ! Oh, ses beaux seins blancs et froids !

Même sillage aux cheminées
Qu’en ses tresses disséminées.

Au bal, chacun jette, poli,
Les mots féroces de l’oubli,

L’eau qui chantait s’est prise en glace,
Amour, quel ennui te remplace !"

Charles Cros




@ Annick B ...

"Hiver, vous n'êtes qu'un vilain,
Été est plaisant et gentil,
En témoin de Mai et d'Avril
Qui l'accompagnent soir et matin.

Été revêt champs, bois et fleurs,
De sa livrée de verdure
Et de maintes autres couleurs
Par l’ordonnance de Nature.
.
Mais vous, Hiver, trop êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil ;
On vous doit bannir en exil.
Sans point flatter, je parle plain :
Hiver, vous n'êtes qu'un vilain."

Charles d’Orléans