jeudi 9 février 2017

cheminement



  dressés 
  dépouillés 
  sur la glace scellés 
  grand froid 
  arbres absents
  lit de neige 
  nuit bleue de l’épure 

  os friables 
  terreur du grand noir 
  intrusion 
  dans l’âme vierge 
  croyances 
  certitudes 
  être nés 

  et au monde 
  maintenant 
  sur le fleuve 
  des secondes 
  sur le lit 
  de limon 
  et d’amour 

  debout 
  et en vie 
  sur la ligne 
  de l’oubli 
  danse macabre 
  des grands soirs 
  à venir 

  levés 
  dénudés 
  dos au mur 
  le jour blanc 
  branches mortes 
  chambre noire 
  sur la route

  l’exode 
  mains ouvertes 
  pain rassis 
  amour 
  sans espoir 
  le prochain 
  le suivant 

  dans son cœur 
  de citron 
  l’amertume 
  bouche offerte 
  ils sont deux 
  les pieds nus 
  sur la glace 

  ils existent 
  peau de lait
  corps de brume
  un baiser 
  dans la paume 
  et plus rien 
  le grand vide 

 

                       page blanche




7 commentaires:

photodilettante a dit…

on dirait que les dessins sont gravés sur la glace de la rivière gelée.

Gérard a dit…

magnifique déclinaison

François a dit…

Un cheminement vers l'épure.
C'est très beau.

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS a dit…

Pardon de me répéter mais lire le mot exode, c'est revoir mes chers parents, le vivant dans leur jeunesse. Ils furent pillés, ils avaient tout perdu mais ils avaient gagné en humanité. Ils m'ont donné cela et l'horreur des politiques chassant les peuples sur les routes de l'exil.
Merci pour ce superbe poème, même s'il a réveillé en moi des souvenirs douloureux. En toute amitié.

Roger

Ariaga a dit…

l'émotion est au delà des mots ...

Ariaga a dit…

Et il faut relire plusieurs fois ...

mémoire du silence a dit…



@ photodilettante ...

une illusion ;-)





@ Gérard...

merci Gérard ... la première est l'originale
les autres ne sont que revisites




@ François ...

le blanc de l'infini ...




@ LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS...

merci Roger pour ton passage et tes mots ... oui, je comprends tout cela très bien...
l'horreur, la douleur, la misère nous donnent de belles leçons d'humilité et d'humanité.




Ariaga ...

merci pour tes passages, tes mots semés
ta présence si douce ...