dimanche 5 février 2017

l'enfant de l'ombre





L'enfant de l'ombre / Roger Dautais




Il est né quelque part d’un père d’une mère
comme tous les enfants de la terre
dans un pays en guerre
un pays de misère
un pays que l’on griffe
que l’on raye de la terre

il est né sous un ciel
cracheur de flammes
de bombes que l’on fabrique
dans des pays rêvés qui cautionnent la guerre
des pays riches
qui vendent sans vergogne leurs machines à tuer
leurs instruments sinistres
à des peuples sans pain

il est né
si petit
innocent
et meurtri
dans l’ombre
meurtrière
des grands
qui font la guerre

il est né et parti
embarqué malgré lui
avec ses frères humains
son père et sa mère
 dans un rafiot douteux
et les magouilles puantes
de passeurs sans scrupule
qui conduisent à la mort

il est né
pour mourir très vite
perdre père et mère
arraché à sa terre
déraciné et vide
il s’accroche
il s’agrippe
à un fil ténu
son instinct de survie

il est né
il veut vivre
être enfant
aimer
être aimé
par qui le saisira
prendra sa main
si frêle
pour que enfant de l’ombre
il atteigne la lumière












5 commentaires:

François a dit…

Très belle osmose entre l'installation et vos mots. Les enfants sont très souvent les premières cibles de la bêtises des grands. Les adultes oublient très vite qu'ils furent des enfants.
Merci en amitié chère Maria.

Ariaga a dit…

Comme je voudrais avoir écrit cela pour cet artiste que j'admire tant ....rassure toi, ce n'est pas de la jalousie, c'est de la "reliance".

Gérard a dit…

Un retour en enfance par le plaisir des mots

mémoire du silence a dit…


@ François ...

Roger nous donne toujours un bon coup de pouce pour que les choses viennent et se fassent... il faut aller le visiter




@ Ariaga...

Disons alors que nous l'avons écrit ensemble
merci à toi :-)




@ Gérard ...

pour certains le retour en enfance est difficile du fait qu'ils n'en ont pas eu ...


merci à vous et je vous invite à aller visiter "le chemin des grands jardins' en cliquant sur le nom de Roger Dautais



6 février 2017 à 19:21 Supprimer

Maïté/ Aliénor a dit…

C'est beau, très beau.
Comme un regard posé" sur ces enfants de l'ombre" pour qu'ils "atteignent la lumière