dimanche 3 juin 2018

l'aube







L’aube court à la rencontre du jour 
elle le rejoint au matin dans son lit de brume 
dételle ses cheveux d’organsin sur le flanc des collines 
et met du rose aux joues pour séduire son amant 




3 commentaires:

Bernard a dit…


Quan lo rossinhol escria
ab sa part la nueg e.l dia,
yeu suy ab ma bell'amia
jos la flor,
tro la gaita de la tor
escria: "Drutz, al levar!
Qu'ieu vey l'alba e.l jorn clar."


https://www.youtube.com/watch?v=HzjE33U_gy8



J’ai embrassé l’aube d’été.
Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route
du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes
se levèrent sans bruit.
La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.
Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.
Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq.
A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre,
je la chassais.
En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu
son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.
Au réveil il était midi.

Arthur Rimbaud, Illuminations



Être dans la nature ainsi qu'un arbre humain,

Étendre ses désirs comme un profond feuillage,

Et sentir, par la nuit paisible et par l'orage,

La sève universelle affluer dans ses mains !



Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face,

Boire le sel ardent des embruns et des pleurs,

Et goûter chaudement la joie et la douleur

Qui font une buée humaine dans l'espace !



Sentir, dans son coeur vif, l'air, le feu et le sang

Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre.

- S'élever au réel et pencher au mystère,

Être le jour qui monte et l'ombre qui descend.



Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise,

Laisser du coeur vermeil couler la flamme et l'eau,

Et comme l'aube claire appuyée au coteau

Avoir l'âme qui rêve, au bord du monde assise...


Anna de Noailles

Bernard a dit…


https://images-na.ssl-images-amazon.com/images/I/411vidOznAL._SX210_.jpg

"C'était l'heure diaphane et légère d'avant l'aube"

https://i.pinimg.com/originals/0a/15/ad/0a15ad72cae5506b695de5eca57a9432.jpg

http://www.panoramadelart.com/sites/default/files/styles/moyen/public/F096-a-modigliani-femme-yeux-bleus-f.jpg?itok=KAQ90QCX

mémoire du silence a dit…

Merci cher Bernard pour tant de beauté ici posée

"Ce que j'ai aimé, que je l'aie gardé ou non, je l'aimerai toujours."