jeudi 30 août 2018

constellation 20



LE BEL OISEAU DÉCHIFFRANT L'INCONNU
AU COUPLE D'AMOUREUX  /  Joan Miró





Le cri de l’alouette
se perd dans l’air bleu du matin
loin des bancs du boulevard

Là-haut dans le ciel
c’est le bal des oiseaux
et des constellations

Il suffit d’un souffle
il suffit d’un rien
d’un baiser rouge sur les lèvres
pour s’ouvrir au mystère de l'amour
et des crépuscules roses
qui t’emmènent vers demain
au chant du rossignol dans le petit matin



***



LE COUPLE D'AMOUREUX

LE BEL OISEAU DÉCHIFFRANT L’UNIVERS AU COUPLE D’AMOUREUX
Le couple d’amoureux déchiffrant l’univers du Dieu des philosophes 
Les philosophes se disputant la part de gâteau de Miró 
Miró dessinant avec le plus grand soin les deux escargots allant à l’enterrement 
L’enterrement du comte d’Orgasme et du Désir attrapé par la queue 
 La queue du Cosmos qui chasse les mouches de la bataille d’Hernani 
La bataille d’Hernani qu’il ne faut pas confondre avec Roméo et Juliette 
Roméo et Juliette ce couple hésitant entre les trilles du rossignol et le chant de l’alouette 
 Ces beaux oiseaux déchiffrant l’inconnu au couple d’amoureux 


Jean-Jacques Dorio  ICI



***



LE BEL OISEAU DÉCHIFFRANT L’INCONNU AU COUPLE D’AMOUREUX

 Les bancs des boulevards extérieurs s’infléchissent avec le temps sous l’étreinte des lianes qui s’étoilent tout bas de beaux yeux et de lèvres. Alors qu’ils nous paraissent libres continuent autour d’eux à voleter et fondre les unes sur les autres ces fleurs ardentes. Elles sont pour nous traduire en termes concrets l’adage des mythographes qui veut que l’attraction universelle soit une qualité de l’espace et l’attraction charnelle la fille de cette qualité mais oublie par trop de spécifier que c’est ici à la fille, pour le bal, de parer la mère. Il suffit d’un souffle pour libérer ces myriades d’aigrettes porteuses d’akènes. Entre leur essor et leur retombée selon la courbe sans fin du désir s’inscrivent en harmonie tous les signes qu’englobe la partition céleste. 

André Breton / Signe ascendant (Poésie/Gallimard ...p.167)




Aucun commentaire: