Étoiles et fils d’or
pour un ciel désert
sur le mur de la nuit
un carnet entoilé noir
pas même une flamme
pas même une lettre d’or
sur le front rouge de la page
un cahier un iris une plume
un papier quadrillé sur la langue
et les yeux de ma sœur
plus clairs que jamais
embellissent la nuit
et transpercent l’oubli
cette nuit je ne dors pas
mes os sont transparents
à quoi bon cette absence
ce souvenir si rance
je vois dans ses yeux
sans peine et malgré moi
une myriade d’oiseaux
un champ de fleurs sauvages
un violon sur le toit
le ciel est rose
l’aurore éclot
la nuit se meurt
dans son enclos
j’ai soif
de musique
et de voix
et du lait de ma mère
lovée dans l’aile de l’ange
je caresse son cœur nu comme la pierre
et le porte à mes lèvres
pour attiser les braises
il chauffe comme la lave
et bouillonne dans son sang
celui-là même qui jaillit de mes veines
encre rouge de mes peines
écrire m’est difficile
je n'ai plus de mains
ficelée est mon âme
et bridée ma mémoire
ange sans visage
funambule sur le fil
acrobate de l’âge
tête en bas
je
me
noie

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