samedi 4 mai 2019

au commencement







Au commencement
était la pierre avec
le Verbe en filigrane

trace de l’homme
et de sa main

signe d’amour
signe de paix

la main ouverte
conscience de l’être
la main offerte
pour les demains

le Verbe de l’Être
la voix de Dieu
un souffle nu
la Parole bue

le mot inscrit
le mot proscrit
le mot transcrit
le mot banni

la main se ferme
la main se tait

l’Homme se referme
le poing serré

point à la ligne
recommencer

au commencement 
naissait le Verbe 




6 commentaires:

michel. a dit…

Bereshit.

Anonyme a dit…

C'est beau, et j'aime beaucoup votre peinture.

stephen a dit…

Très sensible à ce poème, que je comprends peu, et qui m'emporte
dans la lecture ... Son sens m'échappe mais sa beauté m'apparait ...

mémoire du silence a dit…

@ stephen ...

En poésie qu'est le sens ?
"La création poétique est d’abord une violence faite au langage. Son premier acte est de déraciner les mots", écrit Octavio Paz

En quelque sorte refuser les règles établies, et les revisiter, jouer avec elles, alors certes le sens échappe, mais en poésie qu'est le sens ? L'essentiel n'est-il pas d'en saisir une substance qui nous touche et que l'on fait sienne, qu'importe le sens.

Je vous remercie de votre visite et de vos mots.

stephen a dit…

Je suis d'accord, quoique je n'aime pas trop le terme "violence faite au langage",
aucune violence n'est jamais obligatoire même en poésie.

Sinon, j'enviais les mystères de votre création, je ne la critiquais pas, bien au contraire.

En ce qui me concerne, j'ai du mal à écrire ainsi mais j'aimerais savoir le faire.

D'une manière générale, je n'ai pas encore repéré ce qui permettait que cela fonctionne,
et ce style d'écriture me fait peur car il tient à tellement peu que souvent on échoue et
cela devient assez médiocre.

Plusieurs fois, je vous ai lu en me disant, là elle est parvenu à quelques réussite
qu'il me plairait de découvrir par moi même.

Bravo à vous. C'est tout ce que je voulais dire.

mémoire du silence a dit…

Pas de souci Stephen, j'avais bien compris le sens de votre commentaire ;-) et ne l’ai point du tout pris comme une critique  mais comme une porte ouverte à un débat (bien qu’il soit plus facile de débattre de vive voix)
Paz ajoute : "La création poétique est d'abord une violence faite au langage. Son premier acte est de déraciner les mots. Le poète les soustrait à leurs emplois habituels".
Moi aussi le terme de violence me chiffonne un peu, mais je pense que ce que dit Paz ce n’est pas qu’il faille faire appel à la violence mais que le bouleversement, le déracinement, le jeu, le fait de bousculer et réinventer peuvent parfois faire violence à une coutume, un usage. Dans ce qui est dit là, le fait de déraciner les mots et de les soustraire à leur emploi habituel, peut faire violence au langage, à l’ordre établit. Enfin, moi je l’entends ainsi.

En tous les cas merci beaucoup pour votre ressenti qui amène à débat.

Et l’essentiel n’est-il pas d’écrire comme on le sent au plus près de ce que l’on est.
A très bientôt