mardi 28 mai 2019

les pleureuses de Ramose







Il s’arrache du ciel, le fil est ténu, et il s’en va de l’autre côté, sur l’autre rive. Là-bas où les femmes l’attendent avec leurs voix de cailloux et leurs colliers de larmes. Là-bas, vers un reste de ciel où le bleu va se pendre au cou des enfants, aux couleurs d’un lointain paysage qui pousse et tend la main à leurs rêves de sable. 

Des éclats de mots leur restent dans la gorge, et ils tirent vers le haut des milliers d’étoiles, petites lumières d’espoir dont ils brodent le ciel. L’avenir leur tend la main, une pierre, un galet, un grain de sable sur le chemin. Le temps s’égrène, ils vont sortir de l’ombre. 

Elles sont vêtues de blanc. Inlassablement elles se lamentent les mains tendues au ciel ou repliées au sol, leurs têtes sont recouvertes d’un voile de poussière pour dire leur détresse, leur infinie tristesse. Elles pleurent, le visage dans le creux de leurs mains. Elles se révulsent et implorent les dieux des morts, les pleureuses de Ramose. 




2 commentaires:

Jean a dit…

C'est beau.

mémoire du silence a dit…

merci Jean
chuuuuuuut !