mardi 12 novembre 2019

plénitude







Le désir rassasié au bord du monde refuse de mourir, et perpétue sa présence, ici, ailleurs. L'ange n'est pas loin, il le frôle de son aile pour un instant d'éternité.






2 commentaires:

ioulia a dit…

Avez-vous l'impression de maîtriser votre vie, d'en être que passager, ou alternativement ? Parfois l'impression que malgré la beauté ce que je fais et suis est vain. L'écriture aide à se libérer, parfois.
Pensez-vous ce que vous écrivez ? C'est infiniment beau, j'admire ce que vous faites et j'en profite. Merci.

mémoire du silence a dit…

Bonjour Ioulia

Merci pour votre visite, vos visites devrais-je dire. Vos mots qui sont comme une respiration, un souffle vivant dans leur interrogation. La maitrise de ma vie je ne l’ai pas, elle m’a été donnée et je l’ai reçue comme un cadeau précieux, alors j’essaie de la servir au mieux avec le meilleur de moi-même, avec amour et douceur, et avec grande exigence. J’ai saisi assez vite que je venais de loin et de si peu de chose, que cette vie il me fallait la saisir sans la prendre, la laisser libre et l’enrichir de ce que je suis , de ce que je suis au plus profond de moi-même et de ce que je suis au contact des Autres. La saisir sans la serrée trop fort afin de ne point l’étrangler, l’étouffer, la briser, lui faire mal … l’accueillir avec ses douceurs et ses aspérités, ses bonheurs et ses douleurs et la laisser couler, m’accompagner sur le chemin terre, m’habiller de beauté … je suis, nous sommes des passagers, et j’aime cette idée et j’aime ce mot : passager. Et j’aime aussi l’idée qu’au bout de ce passage sur terre je retournerai vers ce si peu de chose d’où je viens.
Certes nous avons l’impression que parfois ce que l’on fait, ce que l’on est est vain, mais en vérité cela ne l’est pas car cela a été, et est. Et que cette chose qui parait vaine a contribué à ce que l’on a fait, à ce que l’on est, à ce qui nous construit, à ce qui nous élève, alors cette chose n’est pas vaine.
« L’écriture ne m’a jamais quittée » écrivait Duras, et je me retrouve bien dans ces quelques mots, pour moi l'écriture est nécessité et exigence, elle est bonheur et partage, elle est don, sans ambition … elle est, et c’est déjà beaucoup.
Je ne sais si je pense ce que j’écris, je sais cependant que je suis ce que j’écris, ce que je fais et que cela est.

Merci Ioulia pour votre attention et votre belle jeunesse. A très bientôt chez vous.