vendredi 17 janvier 2020

il tourne et perd







Il tourne et retourne, commence et recommence cette ligne sans fin. Il pose un mot et un autre, les assemble, les arrange, les griffe, les accroche, les fend et les refend. Les mots se décrochent, s'égarent, glissent et disparaissent pour reparaître enfin. Alors il se dit qu'il a grand faim, car tout cela dure depuis longtemps, dans ce silence de pierre si dur qu’il fend et refend inlassablement. 

Il perd et recommence. Un ruban flotte rouge et disperse les mots qui se perdent au vent sans crainte, sans remords. Le pied frotte le sable. L’œil se pose sur l’horizon, les mots jaillissent libérés de l’aube. 

Le soleil est perdu dans la gorge du temps, il s’est brisé le cou et il a rendu l’âme. Le remord est immense sous le coût des outrages et l’absence de pain. 










1 commentaire:

Anonyme a dit…

"Dans cette heureuse nuit
Je me tenais dans le secret; nul ne me voyait.
Et je n'apercevais rien
Pour me guider que la lumière
Qui brûlait dans mon coeur."

(Saint Jean de la Croix)