vendredi 29 mai 2020

en résonance (21) "sur le motif en mouvement la tête pleine d'esquisses"



aquarelle : JJDorio / sur le motif en mouvement la tête pleine d'esquisses




SUR LE MOTIF EN MOUVEMENT
LA TÊTE PLEINE D’ESQUISSES 


À demi sommeillant
La tête pleine de chiens de mer
et d’onomatopées à dada à dodo
Le peintre du dimanche
Prend une couleur pour une autre
Le jet d’eau de Genève
Pour la lumière cendrée de la mer des Larmes
Et l’indigo du spectre pour le frai des baleines blanches
Ce que l’Esprit voudrait saisir
Avant que Saturne ne dévore ses enfants


07 09 2018



***


 

SUR LE MOTIF EN MOUVEMENT
LA TÊTE PLEINE D’ESQUISSES


Le jour se lève à l’aube
rose est sa robe
cheveux au vent
l’horizon boit l’encre
ses joues gonflées d’eau
restes de la nuit
motifs en mouvement
lumières invisibles
et fuyantes à l’aurore
arc-en-ciel sur le sable
les âmes en transfert
avant la fin du monde
le tête pleine
d’esquisses


Maria-D
09 09 2018



***



SUR LE MOTIF
EN MOUVEMENT
LA TÊTE PLEINE
D’ESQUISSES

Un oiseau de feu
Règne sur l’océan
Dans l’eau turquoise
S’ébroue une sirène
Aux lèvres framboise


J...
29 mai 2020




pour J...♥♥♥





***


juste avant la fin 
ajuster ses pensées 
elles sont parties 
dans tous les sens 

c'est insensé 
le mouvement 
leur donne VIE 

ma grande amie 
l'océan 
ne me prend plus 
dans ses bras 
de vagues salées 

des pleurs parsèment 
la terre des hommes 
dans la nuit le cœur 
chante encore

 "De quel bleu de quel vert 
tu repeins tes yeux 
couleur de la mer 
et de quel arc en ciel 
ta bouche se fend 
sur l'eau d'un soleil"*

"Qui donc réparera l'âme des amants tristes ?"**

* Mannick
** Ferré
20 mai 2020



 


"Qui donc réparera l'âme des amants tristes ?"



***






 Avec Mannick
"je vous parle d'un temps 
que les moins de 20 ans 
ne peuvent pas connaitre"



***



d'une cataracte de nuit
naissent les satins d'aube
esquissant la robe du jour
un peu tremblante
un peu gauche
dans le tournis de l'air

dans la tête des rêves
d'évasion dérivent


29 mai 2020



***


pour VOUS





"À l'aube 

Nous étions frères un jour et les choses ont changé, c’est vrai. Il est parti. Dix-huit mois à l’autre bout de la terre, éprouver son corps et sa tête dans les champs de bananes d’Océanie où l’on se lève à l’aube ; éprouver le reste sur les plages asiatiques, où l’on goûte au bonheur de synthèse et aux espaces infinis que les eaux couvent la nuit. Où l’on se lève à l’aube. 

Et si nous avons pleuré ensemble ce jour de septembre où nous nous sommes quittés c’est qu’on savait que l’infinie tendresse, la mémoire et le téléphone mobile sont peu de choses contre la distance — que tout allait changer. Il est parti. C’est qu’il se lève à l’aube. 

Faut bien s’arracher. D’abord il y a l’âge libre avant la vie domestique qu’on attend tous comme une sentence absurde et nécessaire. Et puis ces chimères à fuir, qu’on croit laisser aux portes des avions long-courriers. Enfin, la peur de s’engraisser ici, que le confort nous abêtisse. Il est parti. C’est qu’il se lève à l’aube. 

Dans nos longues nuits blanches, qui s’en allaient mourir dans le cendrier, on a beaucoup rêvé et attendu que les choses adviennent, comme par enchantement. Des lendemains de ces soirs grisés il me souvient surtout l’odeur amère du tabac froid, la torpeur qu’engendrait le shit qu’on fume, l’impuissance et l’orgueil. Il faut choisir, la vie est ailleurs ! Voilà ce qu’on se disait. Il est parti. C’est qu’il se lève à l’aube. 

Avant son départ il était déjà moins bavard que lorsque je l’ai connu, huit ans plus tôt. C’est qu’il n’y a pas d’âge pour avoir de vieux démons. Les siens lui parlaient, je crois, de filiation et d’arbre généalogique. A celui-là aussi on coupe les branches qui font ombrage et les feuilles y meurent à l’automne. Alors j’ai compris ses silences et je les partageais. Je me suis aussi dit que j’étais sans doute moi-même moins fougueux, moins dispendieux qu’en notre prime adolescence. Lors on découvrait, comme tout le monde, le péril de toute véritable entreprise de séduction et la saveur des lèvres maladroites et conquises. On apprenait aussi par cœur les mystères âpres et charnus du con féminin qu’on touche d’abord avec les doigts. Et surtout — surtout ! — l’insolent et naïf sentiment de liberté, les poumons amples, quand on prend la route du voyage pour la première fois ! Il est parti. 
C’est qu’il se lève à l’aube."

Paroles et Musique  : Feu ! Chatterton  



***



IMPRO DU SOIR 

À l’heure où l’oiseau de Minerve pend son vol La solitude la vraie peuplée de lectures folles et de musiques Après le concert pour violon de Beethoven où la concertiste se prend bien trop au sérieux Du jazz aimé en concert où les notes et les oreilles se libèrent des semelles de plomb Car maintenant et ici dans notre grande maison où notre est devenu ma par arrêt du corps de mon autre - l’unique amour vécue d’une vie - Ici et maintenant on peut voir le pianiste – Léo Genovese barbe de rabbin cheveux frisés et mains qui se croisent – la contrebassiste Esperanza Spalding qui joue un peu la ravie – Esperanza Esperanza yo no puedo bailar tchatchatcha – Jack DeJohnette que tous les fervents de Keith Jarret connaissent – et Joe Lovano soufflant son sax comme la blanche baleine Quatre noms magiques si l’on veut bien les décliner IMPRO DU SOIR aux couleurs des confins d’un monde inédit où se conjuguent les pratiques millénaires des lecteurs avec le cercle ouvert des nouvelles technologies – l’écran plat du salon qui diffuse les images et les sons à ma demande me refusant à tous les directs, l’écran de cet écrit où je joue mon texte "bricollé" comme une partition…et la dorade du jour que le four a grillé et qui passe peu à peu de mes doigts à ma bouche en alternance avec mes touches On dirait On en dirait tant On dirait le temps en suspens Ô lac On dirait Ulysse rentrant à Ithaque et ne sachant pas que Pénélope est morte On dirait Orphée qui ne s’est jamais retourné mais qui n’en a pas moins perdu son Eurydice On dirait Heureux mortels Accrochez-vous au poitrail à la gorge pourpre et aux ailes d’or de l’oiseau Phénix Mourant et renaissant Accrochez-vous aux livres des disparu(e)s qui sont dans toutes les bibliothèques mais qui attendent d’être réveillés par le peuple des interprètes Des musiciens d’un soir et des aèdes qui chantent les mots cousus ensemble...les yeux fermés 


 29 mai 2020




merci Dorio pour cette magnifique conclusion




***



              là, je ne résiste pas
              car j'adoooore ... et
              c'est toute mon enfance... et oui ... comment résister à çà ?

                        

cha cha cha






vous qui passez par ici 
observez l'aquarelle et si le cœur vous le dit 
à vos plumes pour un poème qui s’intitulerait 
"SUR LE MOTIF EN MOUVEMENT 
LA TÊTE PLEINE D’ESQUISSES"

10 commentaires:

J... a dit…

SUR LE MOTIF
EN MOUVEMENT
LA TÊTE PLEINE
D’ESQUISSES

Un oiseau de feu
Règne sur l’océan
Dans l’eau turquoise
S’ébroue une sirène
Aux lèvres framboise

♥♥♥

mémoire du silence a dit…

Oh ! Trop joli ... merci.

Estourelle a dit…

juste avant la fin
ajuster ses pensées
elles sont parties
dans tous les sens

c'est insensé
le mouvement
leur donne VIE

ma grande amie
l'océan
ne me prend plus
dans ses bras
de vagues salées

des pleurs parsèment
la terre des hommes
dans la nuit le coeur
chante encore

"De quel bleu de quel vert
tu repeins tes yeux
couleur de la mer
et de quel arc en ciel
ta bouche se fend
sur l'eau d'un soleil" Mannick

"Qui donc réparera l'âme des amants tristes?"
Férré bien sur! :

https://www.youtube.com/watch?v=bmCvPhMofrs

mémoire du silence a dit…

merci pour tes mots Estourelle,
doux et mélancoliques

avec Mannick tu me projettes 43 ans en arrière
olala !!! si jeune si jeune j'étais ...

estourelle a dit…

Ouais!! ça me rajeunit pas non plus mais ce chant est venu
alors je l'ai laissé venir il voulait exister ici au présent :))

Laura-Solange a dit…

d'une cataracte de nuit
naissent les satins d'aube
esquissant la robe du jour
un peu tremblante
un peu gauche
dans le tournis de l'air

dans la tête des rêves
d'évasion dérivent

mémoire du silence a dit…

Plein de subtilité Laura
Merciiiiiiiiiiii !!!

DORIO a dit…

IMPRO DU SOIR À l’heure où l’oiseau de Minerve pend son vol La solitude la vraie peuplée de lectures folles et de musiques Après le concert pour violon de Beethoven où la concertiste se prend bien trop au sérieux Du jazz aimé en concert où les notes et les oreilles se libèrent des semelles de plomb Car maintenant et ici dans notre grande maison où notre est devenu ma par arrêt du corps de mon autre - l’unique amour vécue d’une vie - Ici et maintenant on peut voir le pianiste – Léo Genovese barbe de rabbin cheveux frisés et mains qui se croisent – la contrebassiste Esperanza Spalding qui joue un peu la ravie – Esperanza Esperanza yo no puedo bailar tchatchatcha – Jack DeJohnette que tous les fervents de Keith Jarret connaissent – et Joe Lovano soufflant son sax comme la blanche baleine Quatre noms magiques si l’on veut bien les décliner IMPRO DU SOIR aux couleurs des confins d’un monde inédit où se conjuguent les pratiques millénaires des lecteurs avec le cercle ouvert des nouvelles technologies – l’écran plat du salon qui diffuse les images et les sons à ma demande me refusant à tous les directs, l’écran de cet écrit où je joue mon texte "bricollé" comme une partition…et la dorade du jour que le four a grillé et qui passe peu à peu de mes doigts à ma bouche en alternance avec mes touches On dirait On en dirait tant On dirait le temps en suspens Ô lac On dirait Ulysse rentrant à Ithaque et ne sachant pas que Pénélope est morte On dirait Orphée qui ne s’est jamais retourné mais qui n’en a pas moins perdu son Eurydice On dirait Heureux mortels Accrochez-vous au poitrail à la gorge pourpre et aux ailes d’or de l’oiseau Phénix Mourant et renaissant Accrochez-vous aux livres des disparu(e)s qui sont dans toutes les bibliothèques mais qui attendent d’être réveillés par le peuple des interprètes Des musiciens d’un soir et des aèdes qui chantent les mots cousus ensemble...les yeux fermés

mémoire du silence a dit…

Merci beaucoup ami Dorio pour cette magnifique conclusion ... quel souffle ... !!!

DORIO a dit…

Derrière le rythme joyeux de l'Esperanza
les illusions perdues
mais en effet on ne se lasse pas du mambo
du tcha tcha et dans un autre registre
de "besame mucho como si fuera esta noche la ultima vez"