Eliane Larus / paysage à la marelle ici |
Il court, il court le malheur de l’enfant, après le temps et le silence des grands… il court à perdre haleine et se rompre le cou contre les grilles fermées… Il est bon de parler de cette aire de liberté où peut naître et se promener l’imaginaire à cloche-pied… une marelle et un palet… la terre, le ciel, et entre les deux les ailes ouvertes de l’arc-en-ciel…
Il court, il court le bonheur de l’enfant, après le fruit qui perle rouge et pleure des larmes de vermeil … il court et rit et crache un grain de sucre roux… il court, il court à se damner pour une miette de ciel bleu, qu’il attrape le bras tendu du haut des branches du cerisier…
Il court l’enfant aux yeux défaits, sur le rebord des cheminées et sur les toits cheveux d’ardoise que nul ne saurait démêler … Il est petit, et porte en lui dix-mille vies tissées, pétries et modelées dans un grand cri… il court l’enfant aux yeux d’orages sur les chemins, dans les fossés… sur le grand fleuve aux eaux de pluie qu’il roule et noue en cache-nez…
Il court, il court ce petit d’homme, ses yeux meurtris par les secrets qui suent des gouttes de sang amer… il cherche et court sur le fil blanc que le nuage défile, effile sur le sentier des bonnes gens… il se souvient ses jeux d’enfant que nul jamais ne lui volera…
Il court et rit et puis se tait sur la page blanche du grand cahier… et sur les lignes de l’alphabet que jamais, jamais il n’a brisées… Il court et souffle un baiser rose entre les pages du livre-rêve, livre chéri de page en page où chaque image est un voyage… il chante et danse sous les averses toutes ses joies, toutes ses peines… reflets de l’âme dans ses grands yeux comme un miroir…
Il court, il court cet enfant bleu… dans les prés et sur les branches et sur les cornes du bélier… il court vite … il va filer… va se cacher sous son lit en fer blanc où errent encore à pas feutrés ces noires terreurs enfantines… ces fées si pâles aux cous si longs qui osent encore du bout des ongles griffer ses rêves dans son sommeil…
Il court et souffle et parle clair, cet enfant pain aux yeux levain … cette permanente bénédiction qui nous guide depuis longtemps, bien cachée au fond de nous, depuis le premier jour éclos… et c’est au terme du voyage… qu’il nous revient avec sa terre, avec son ciel et puis son âme… ce palet blanc, petit caillou du paradis… avec son jeu initiatique, cette marelle aux ailes ouvertes qui nous appelle et nous enjôle en équilibre sur l’enfer…
Il court, il court le bonheur de l’enfant, après le fruit qui perle rouge et pleure des larmes de vermeil … il court et rit et crache un grain de sucre roux… il court, il court à se damner pour une miette de ciel bleu, qu’il attrape le bras tendu du haut des branches du cerisier…
Il court l’enfant aux yeux défaits, sur le rebord des cheminées et sur les toits cheveux d’ardoise que nul ne saurait démêler … Il est petit, et porte en lui dix-mille vies tissées, pétries et modelées dans un grand cri… il court l’enfant aux yeux d’orages sur les chemins, dans les fossés… sur le grand fleuve aux eaux de pluie qu’il roule et noue en cache-nez…
Il court, il court ce petit d’homme, ses yeux meurtris par les secrets qui suent des gouttes de sang amer… il cherche et court sur le fil blanc que le nuage défile, effile sur le sentier des bonnes gens… il se souvient ses jeux d’enfant que nul jamais ne lui volera…
Il court et rit et puis se tait sur la page blanche du grand cahier… et sur les lignes de l’alphabet que jamais, jamais il n’a brisées… Il court et souffle un baiser rose entre les pages du livre-rêve, livre chéri de page en page où chaque image est un voyage… il chante et danse sous les averses toutes ses joies, toutes ses peines… reflets de l’âme dans ses grands yeux comme un miroir…
Il court, il court cet enfant bleu… dans les prés et sur les branches et sur les cornes du bélier… il court vite … il va filer… va se cacher sous son lit en fer blanc où errent encore à pas feutrés ces noires terreurs enfantines… ces fées si pâles aux cous si longs qui osent encore du bout des ongles griffer ses rêves dans son sommeil…
Il court et souffle et parle clair, cet enfant pain aux yeux levain … cette permanente bénédiction qui nous guide depuis longtemps, bien cachée au fond de nous, depuis le premier jour éclos… et c’est au terme du voyage… qu’il nous revient avec sa terre, avec son ciel et puis son âme… ce palet blanc, petit caillou du paradis… avec son jeu initiatique, cette marelle aux ailes ouvertes qui nous appelle et nous enjôle en équilibre sur l’enfer…
6 commentaires:
C'est très beau et doux. Merci.
"Il faut apprendre à sourire
même quand le temps est gris
Pourquoi pleurer aujourd'hui
quand le soleil brille
C'est demain la fête des amis
des grenouilles et des oiseaux
des champignons des escargots
n'oublions pas les insectes
les mouches et les coccinelles
Et tout-à-l'heure à midi
j'attendrai l'arc-en-ciel
violet indigo bleu vert
jaune orange et rouge
et nous jouerons à la marelle"
Philippe Soupault.
"Prendre un enfant par la main..."
C'est très beau chère Mémoire du Silence.
Beaucoup d'émotion à lire ce texte, et d'échos aussi... Merci!
@ Anonyme ...
Merci pour vos mots gentils
et ceux charmants de Soupault.
@ Miche ...
l'enfant que nous fûmes toujours nous le tenons par la main.
merci pour tes mots d'appréciation.
@ Laura-Solange ...
Merci à toi Laura pour le partage d'émotion.
Plus l'on avance en âge plus l'on puise le suc dans les profondes racines de l'enfance.
J'aime beaucoup beaucoup ! Pardonne moi de ne pas plus t'écrire sur cet espace mais je passe moins de temps sur internet en ce moment. Cela dit, je lis toujours tes poèmes !
J'espère que tu vas bien.
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