« Écrire est un acte d’amour. S’il ne l’est pas il n’est qu’écriture. »
Jean Cocteau
jeudi 18 juin 2020
pierre
pierre taillée pierre posée
chemin tordu chemin fourbu
cécité et surdité la fin est là en cendre en boue venue
brisure du temps la pierre éclate
se recompose tout recommence la pierre inscrite
la vie posée
11 commentaires:
Anonyme
a dit…
"Il disait, tu es une eau, la plus obscure, La plus fraîche où goûter l’impartageable amour. J’ai retenu son pas, mais parmi d’autres pierres, Dans le boire éternel du jour plus bas que jour."
"O dite à demi-voix parmi les branches O murmurée, ô tue, Porteuse d'éternel, lune, entrouvre les grilles Et penche-toi pour nous qui n'avons plus de jour."
"Orages puis orages je ne fus Qu'un chemin de la terre. Mais les pluies apaisaient l'inapaisable terre, Mourir a fait le lit de la nuit dans mon coeur."
Oui, Laura sur les étagères ou les murets les bords de fenêtres ou les plates-bandes elles nous disent ce que nous fûmes elles nous disent ce temps en nous "comme une ombre d'étrave et comme un souvenir"*
"Quel est le lieu des morts, Ont-ils droit comme nous à des chemins, Parlent-ils, plus réels étant leurs mots, Sont-ils l'esprit des feuillages ou des feuillages plus hauts ?
Phénix a-t-il construit pour eux un château, Dressé pour eux une table ? Le cri de quelque oiseau dans le feu de quelque arbre Est-il l'espace où ils se pressent tous ?
Peut-être gisent-ils dans la feuille du lierre, Leur parole défaite Etant le port de la déchirure des feuilles, où la nuit vient.
"Le lieu des morts, C'est peut-être le pli de l'étoffe rouge. Peut-être tombent-ils Dans ses mains rocailleuses ; s'aggravent-ils Dans les touffes en mer de la couleur rouge ; Ont-ils comme miroir Le corps gris de la jeune aveugle ; ont-ils pour faim Dans le chant des oiseaux ses mains de noyée.
Ou sont-ils réunis sous le sycomore ou l'érable ? Nul bruit ne trouble plus leur assemblée. La déesse se tient au sommet de l'arbre, Elle incline vers eux l'aiguière d'or.
Et seul parfois le bras divin brille dans l'arbre Et des oiseaux se taisent, d'autres oiseaux.
"Ta jambe, nuit très dense, Tes seins, liés, Si noirs, ai-je perdu mes yeux, Mes nerfs d'atroce vue Dans cette obscurité plus âpre que la pierre, O mon amour ?
Au centre de la lumière, j'abolis D'abord ma tête crevassée par le gaz, Mon nom ensuite avec tous pays, Mes mains seules droites persistent.
En tête du cortège je suis tombé Sans dieu, sans voix audible, sans péché, Bête trinitaire criante."
11 commentaires:
"Il disait, tu es une eau, la plus obscure,
La plus fraîche où goûter l’impartageable amour.
J’ai retenu son pas, mais parmi d’autres pierres,
Dans le boire éternel du jour plus bas que jour."
Yves Bonneboy
(Pierre Écrite)
Oh ! merci merci
Si vous saviez comme j'aime la poésie d'Yves Bonnefoy
vous me faites là un merveilleux présent ... merci !!!
Je fus assez belle.
Il se peut qu'un jour comme celui-ci me ressemble.
Mais la ronce l'emporte sur mon visage,
La pierre accable mon corps.
Approche-toi,
Servante verticale rayée de noir,
Et ton visage court.
Répands le lait ténébreux, qui exalte
Ma force simple.
Sois-moi fidèle,
Nourrice encor, mais d'immortalité.
Yves Bonnefoy / Pierre écrite
"O dite à demi-voix parmi les branches
O murmurée, ô tue,
Porteuse d'éternel, lune, entrouvre les grilles
Et penche-toi pour nous qui n'avons plus de jour."
Yves Bonneboy
(Pierre Écrite)
"Orages puis orages je ne fus
Qu'un chemin de la terre.
Mais les pluies apaisaient l'inapaisable terre,
Mourir a fait le lit de la nuit dans mon coeur."
Yves Bonnefoy / Pierre écrite
Toutes ces pierres ramassées, triturées,amassées, posées sur l'étagère des souvenirs,et qui nous regardent et nous apaisent...
Oui, Laura
sur les étagères ou les murets
les bords de fenêtres ou les plates-bandes
elles nous disent ce que nous fûmes
elles nous disent ce temps en nous
"comme une ombre d'étrave et comme un souvenir"*
* Y. Bonnefoy
"Quel est le lieu des morts,
Ont-ils droit comme nous à des chemins,
Parlent-ils, plus réels étant leurs mots,
Sont-ils l'esprit des feuillages ou des feuillages plus hauts ?
Phénix a-t-il construit pour eux un château,
Dressé pour eux une table ?
Le cri de quelque oiseau dans le feu de quelque arbre
Est-il l'espace où ils se pressent tous ?
Peut-être gisent-ils dans la feuille du lierre,
Leur parole défaite
Etant le port de la déchirure des feuilles, où la nuit vient.
Yves Bonnefoy
(Pierre Écrite)
"Le lieu des morts,
C'est peut-être le pli de l'étoffe rouge.
Peut-être tombent-ils
Dans ses mains rocailleuses ; s'aggravent-ils
Dans les touffes en mer de la couleur rouge ;
Ont-ils comme miroir
Le corps gris de la jeune aveugle ; ont-ils pour faim
Dans le chant des oiseaux ses mains de noyée.
Ou sont-ils réunis sous le sycomore ou l'érable ?
Nul bruit ne trouble plus leur assemblée.
La déesse se tient au sommet de l'arbre,
Elle incline vers eux l'aiguière d'or.
Et seul parfois le bras divin brille dans l'arbre
Et des oiseaux se taisent, d'autres oiseaux.
Yves Bonnefoy / Pierre écrite
"Ta jambe, nuit très dense,
Tes seins, liés,
Si noirs, ai-je perdu mes yeux,
Mes nerfs d'atroce vue
Dans cette obscurité plus âpre que la pierre,
O mon amour ?
Au centre de la lumière, j'abolis
D'abord ma tête crevassée par le gaz,
Mon nom ensuite avec tous pays,
Mes mains seules droites persistent.
En tête du cortège je suis tombé
Sans dieu, sans voix audible, sans péché,
Bête trinitaire criante."
Yves Bonnefoy
(Pierre Écrite)
Oh ! cher Anonyme
Celui-ci je le reçois en direct
et l'ai cueilli en plein vol
avant qu'il ne tombe.
Merci pour ce cheminement
poétique avec Bonnefoy
;-) :-))
"Tombe, mais douce pluie, sur le visage.
Eteins, mais lentement, le très pauvre chaleil."
Y. Bonnefoy / Pierre écrite
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