mercredi 22 juillet 2020

ouvrir la main




Les mots glissent sur le fil, et l’écriture s’incruste sur la stèle du vide, de ce vide si plein des syllabes de la vie. Il suffit d’une main pour caresser la pluie, retenir le frisson, engendrer le verbe et l’offrir au monde… et aimer, aimer, encore aimer.

Le rouge s'agite dans les veines, dans le cœur, dans le ventre, sur les lèvres et dans l’œil en fleur. En un cri de révolte et de rébellion, en un cri d’amour et de folle passion pour fuir la morale, et l'ordre établi qui n'a plus de sens et n’a plus de vie, n’a plus d’élégance, ni de fil ami. Se sauver très loin et défaire défaire défaire sans fin cet ordre établi.

Il faut le chanter et le respirer, embrasser le ciel, tirer la ficelle et sauter la haie. De l’autre côté s’enivrer de rosée la boire, la déguster jusqu’à la lie, à petites gorgées, dans le matin couleur pétale… et faire glisser le tendre archet de nos rêves sur les cordes de la nuit, pour qu’enfin naisse un hymne à la vie.

Sur tout ce qui bouge, sur tout ce qui vit, sur tout ce qui germe et tout ce qui rit, sur tout ce qui doute et tout ce qui sait, sur tout ce qui vient, sur tout ce qui va, sur tout ce qui pense et sur tout ce rien, sur tout ce qui tisse la trame des amis, et tout ce qui reste sur le bord du lit, et tout ce qui meurt au fil du temps, et tout cet amour, ce respect contenu et ce don de soi pour les bienvenus… embellir la vie et puis les chagrins… de poudre d’étoiles et d’or en écailles.




1 commentaire:

Anonyme a dit…

De belles évocations par les mots, autant que par le rouge de votre peinture. Mille subtiles sensations et émotions.
J'aime ce "tendre archet de nos rêves" !
Merci Maria pour cet ordre désordonné.