mercredi 21 avril 2021

le temps passé


 

 
 
 
 
                  Une herbe 
                  une coquille sous les branches 
                  une blessure comme une gerçure 
 
                  plantes en souffrance 
                  dans ce jardin sans retour 
                  illusions disparues 
 
                  main sur le cœur 
                  le remord en épingle 
                  chemin perdu 
                  racines anciennes 
                  égarement 
 
                  cailloux sous les genoux 
                  le vent tranche les cœurs 
                  lambeaux de larmes 
                  le ciel pleure 
                  graines acerbes 
 
                  la rouille est sur la joue 
                  de la jeunesse en pleurs 
                  silence frémissant 
                  à l’intime de la terre 
                  cœur de braise 
 
                  coquille sous les branches 
                  cœur brûlé sur la tranche 
                  puits de mots ciselés 
                  vertige 
 
                  « effroyable jardin » 
                  grenade ouverte     pépites rouges 
                  oiseaux en feu dans le ciel cramoisi 
 
                  rien ne bouge 
                  morsure du temps 
                  papier jauni 
                  l’enfance est loin 
 
                  sous les branches
                  coquille brisée 
                  silence de traîne
                  cœur en apnée
 
 
                  le temps passé
 
 
 
 
 
 
 merci à Michel

  
 
 
 
 
 

5 commentaires:

Brigetoun a dit…

collage de poésie
le charme

michel a dit…

Je croyais le repos possible

Une ruine coquille vide
Pleure dans son tablier
Les enfants qui jouent autour d’elle
Font moins de bruit que des mouches

La ruine s’en va à tâtons
Chercher ses vaches dans un pré
J’ai vu le jour je vois cela
Sans en avoir honte.

Il est minuit comme une flèche
Dans un cœur à la portée
Des folâtres lueurs nocturnes
Qui contredisent le sommeil.

Paul Eluard "Les Yeux fertiles" 1935.

https://www.youtube.com/watch?v=NG2cVpr7FRE

michel a dit…

Une herbe pauvre
Sauvage
Apparut dans la neige
C'était la santé
Ma bouche fut émerveillée
Du goût d'air pur qu'elle avait
Elle était fanée.

Paul Eluard "Les Yeux fertiles" 1935.

https://www.youtube.com/watch?v=BeTqFoRn1UM

mémoire du silence a dit…


@ Brigetoun ...

“Quand on sait pas dessiner, on peut faire des images avec de la colle et des ciseaux.” disait Prévert

"Jacques s’exprime de plus en plus par les collages, comme il a fait par les poèmes. Mais je pense que ces collages, au fond, sont des poèmes. Et d’autre part, il se rend compte que certains de ses poèmes sont en quelque sorte des collages de mots, si on veut." disait de lui son éditeur, René Bertelé.





@ Michel ... merci
pour cette vie immédiate au grand air
vos yeux fertiles
de poésie



" Je ne veux pas les lâcher
Tes mains claires et compliquées
Nées dans le miroir clos des miennes "


***


" Il n'y a plus de porte
Part à deux si j'entre où tu es
Si tu sors tu viens avec moi. "


du même Paul.

mémoire du silence a dit…

merci à vous deux
pour votre visite matinale