jeudi 13 mai 2021

le choc de la vague



 
 
 
 
Les saisons, les raisons, les yeux et les aveux. Les adieux oubliés, la peur du bleu. La pensée en morceaux. 
 
Les couleurs en lanières, perdues dans l’herbe. La violence est vivante. La vieillesse est concise, ténue. 
 
La peau est griffée, rayée dans l’escalier. La vie. La mort cachée dans le tablier, à l’heure nue du sablier. 
 
Le soleil décroche la pluie. La pensée est rapiécée, les chemins défrichés. Les mots cognent aux portes du ciel. 
 
Tout est disloqué. La stupeur ronge. Le cri de la terre résonne, sanglots longs, chant de bruine, lamentations. 
 
Maman a cent ans, demoiselle sous la pluie. Sauterelle légère au parfum fleuri. Le vent ride la peau de l’eau. 
 
Pleurs sous le rosier, le soleil veille, la jeunesse est ancienne. Le cœur est en voyage et affole les abîmes. 
 
Le vent emporte tout, il malmène les arbres et trousse les toits. Le vin de la vigne poudre les cœurs morts. 
 
Ne rien dire, ne rien faire. Le choc de la vague.  
 
 
 
 
 

2 commentaires:

Anonyme a dit…

"Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte."

Paul Verlaine
(Poèmes saturniens)

https://www.youtube.com/watch?v=_iq43Vs8CEw

arlette a dit…

En écho par des dates et des souvenirs se laisser envahir par" le choc de la vague" et les mots amis de Colette Muyard je crois que vous la connaissiez il y a quelques années avec son atelier d'écriture