dimanche 28 novembre 2021

c’est comme une naissance

 
 
 
 
Premier visage sur la rive. Un rire éclate, incroyable. Les grains à la bouche en grappes fraîches. Feuilles de paille pour les chevaux au bord du précipice. Le monde tourne en boucle, à peine terminé, il recommence. Refrain d’une chanson sans fin. 
 
Sur les cailloux, sur les chemins perlent les chagrins. Cette sueur des yeux qui brûle les paupières. Visage perdu et cœur noyé. L’amour est un partage, le premier pas du jour hors de la cage. 
 
Au bord du ravin, le grain reprend espoir. Il appelle la terre et l’eau pour une vie en partage. Sur les branches il accroche la buée de sa voix. C’est comme une naissance emplie d’air et de joie. 
 
Au sol, les pieds de l’homme se posent sur les pas de son enfance. Fruits mûris saison après saison, dans l’herbe de l’hiver ils reprennent floraison. Sa vie est une chanson, un oiseau de passage qui vole à la vitesse du vent. 
 
La voie de son enfance lui fait perdre raison. Il boit l’eau du chemin, et gratte aux carreaux de son cœur oublié. De ses doigts "d’aube fine" il cueille un à un les grains d’un monde de lumière qui vient à sa rencontre. 
 
En un souffle à ras de terre, il dilue ses erreurs et laisse passer les heures. Entre les pierres il entend les oiseaux. Ces grands oiseaux de paille, qui enfant lui disaient le chemin des oiseaux et des jours heureux. 
 
Le cœur ébloui, il porte à sa bouche le premier grain du rire d’un flamboyant été.  





5 commentaires:

Brigetoun a dit…

et on lui souhaite de nombreux été en conscience de la beauté

Anonyme a dit…

Amour du sensible.

Bien à vous Maria.

michel a dit…

En écho :

Le colibri

Le vert colibri, le roi des collines,
Voyant la rosée et le soleil clair
Luire dans son nid tissé d'herbes fines,
Comme un frais rayon s'échappe dans l'air.

Il se hâte et vole aux sources voisines
Où les bambous font le bruit de la mer,
Où l'açoka rouge, aux odeurs divines,
S'ouvre et porte au coeur un humide éclair.

Vers la fleur dorée il descend, se pose,
Et boit tant d'amour dans la coupe rose,
Qu'il meurt, ne sachant s'il l'a pu tarir.

Sur ta lèvre pure, ô ma bien-aimée,
Telle aussi mon âme eût voulu mourir
Du premier baiser qui l'a parfumée !

Charles-Marie LECONTE DE LISLE.

https://www.youtube.com/watch?v=kDgn-GXGLjc

Le moissonneur a dit…


https://www.youtube.com/watch?v=dRh6G2MTSTY

mémoire du silence a dit…

@ Brigetoun ...

merci Brigitte, il les aura ces étés



@ Anonyme t...

Et du Beau.

Bien à vous aussi




@ michel ...


Merci infiniment pour ce bel écho
" Vers la fleur dorée il descend, se pose,
Et boit tant d'amour dans la coupe rose,
Qu'il meurt, ne sachant s'il l'a pu tarir."





@ Le moissonneur ...

Quelle belle moisson est la tienne bon moissonneur... Merci c'est beau.