vendredi 27 mai 2022

nous sommes

 
 
 
 
 
 
                  Nous sommes l’orage 
                  dans le doute et la confiance 
                  nous irons vers les oiseaux 
 
                  nous sommes le monde 
                  la pluie qui vient 
 
                  nous sommes le commencement 
                  le regard du temps 
                  la voix des évidences 
 
                  nous sommes le sable 
                  l’orage qui monte 
 
                  nous sommes le sommeil 
                  le soleil entre jour et nuit 
                  nous sommes l’explosion 
 
                  avant la pluie 
                  avant la griffe de l’oubli 
 
                  nous sommes le silence 
                  les corps au repos 
                  le vent à la cime des arbres
 
                  nous sommes l’oiseau 
                  au cœur d’orage 
 
 
 
 
 ***
 
 
 
 
 
Oh, j'irai vers les oiseaux sauvages, dans le bleu, dans le vert, ferme et droit, marchant.
 
Nous sommes lointains, corps perdus, dans trop de lumière, 
je racle du pied le sol, tendu et voulant, marchant, perdant, souffrant, je cherche et petits riens je trouve, plumes fétus et brindilles, sur un lointain chemin. 
 
Assez dormi,
évidences à venir
et pieds au sol,
ils tournent
et recommencent,
oiseaux venus
au bord du monde.
 
En chemin, sans arrêter tu traînes et tu arraches les herbes une à une, le pied racle et la poussière vole, oiseaux tenus au bout du sacrifice, ils se contiennent et d'évidence, on se marque et on se reprend et tout va encore et encore, d'éblouissements en éblouissements.
 
Michel Chalandon
 
 
 

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Oh, j'irai vers les oiseaux sauvages, dans le bleu, dans le vert, ferme et droit, marchant.

Nous sommes lointains, corps perdus,

michel a dit…

Michel n'est pas anonyme,
le sommeil joue et tourne.

michel a dit…

Nous sommes lointains, corps perdus, dans trop de lumière,
je racle du pied le sol, tendu et voulant, marchant, perdant, souffrant, je cherche et petits riens je trouve, plumes fétus et brindilles, sur un lointain chemin.

Assez dormi,
évidences à venir
et pieds au sol,
ils tournent
et recommencent,
oiseaux venus
au bord du monde.

En chemin, sans arrêter tu traînes et tu arraches les herbes une à une, le pied racle et la poussière vole, oiseaux tenus au bout du sacrifice, ils se contiennent et d'évidence, on se marque et on se reprend et tout va encore et encore, d'eblouissements en éblouissements.

Brigetoun a dit…

michel dit si bien... me contente de lire ses commentaires après avoir aimé le poème

mémoire du silence a dit…

@ Michel ...

merci merci merci

"Je pars à la rencontre des oiseaux sauvages, je défais dans le bleu, du bleu sans compter, sans compter, ô, défaire sans compter du bleu sur du bleu, des cailloux sur des cailloux, des oiseaux dans le ciel, du vide dans les poches et de l'air dans le vent, compter un à un les oiseaux dans le ciel, les fleurs jaunes et mauves et le grand ciel qui passe et les oiseaux changeant et le front délacé et la mer en partance et le grand goût des choses et le front éperdu, des lianes sur les troncs, les bambous en cascade, et les cannes au vent. "

Michel Chalandon (extrait de J'irai vers les oiseaux sauvages)
16 juillet 2010



@ Brigetoun...

merci Brigitte
oui, Michel est un poète né, je lui dois beaucoup... ;-)

DORIO a dit…

Nous sommes en somme, la somme de nos disparités, nos dissonances et nos pensées divergentes, que par obstination (et pure contradiction), nous faisons fructifier.

mémoire du silence a dit…

Nous sommes poésie
passeurs de rives
rêveurs de ciels sans nombre
nous sommes les jours et les nuits
nous sommes les rêves d'un autre monde