samedi 21 juillet 2018

herbe d’éternité







Herbe d’éternité, dans le jardin la terre souffre. Les doigts abandonnent l’air. Le bleu retombe. Poussière de graines joueuses. Souvenez-vous, le bleu, le jour, le froid sous le gravier. Les yeux ouverts, le miracle tué du jardinier. Tout est glacé, les mains coupent le blé, les fleurs ensorcellent les oiseaux. 

Transparente rumeur venue des profondeurs. 

La lumière à la porte, souffle la rouille emprisonnée. Les bras, les jambes tricotent l’instant fleuri de blanc, trace nacrée sur la terre fumée. Plus loin, carnage, tuerie rampante, grouillante, bouts de larves sous les pieds. 

Petit œillet, petit bleuet ton souffle frappe sur l’oreiller, le vent d’antan plie les enfants, leurs joues fleuries, leurs cols blancs, et leurs chaussettes senteur d’humus. Leurs bouches rouges au goût de fraise quand le soleil les prend sans faim. 

Derrière le drap grandit le temps, jour de printemps, de source claire, de graines fécondes en abondance. Le trop, le bon, le partagé sur le pavé. 

Cœur en hiver, le froid prospère. 










1 commentaire:

François a dit…

"À toi est le jour, à toi est la nuit ; Tu as créé la lumière et le soleil." (Psaumes 74.16)

Bien à vous chère Maria