mardi 19 mai 2020

en résonance (11) "pas plus pas moins"




aquarelle : JJDorio / pas plus pas moins




PAS PLUS PAS MOINS


PAS PLUS PAS MOINS. Dans un pays sans poésie que faire de ces griffes du temps qui, à tort et à travers, t’apaisent ? 

Pas plus, pas moins que ces interventions colorées et gestuelles intempestives, réalisées « le temps d’un soupir ». 

Aquarelles à la mer et faiseur d’inutile, disent les pères sévères de la réalité extérieure, à ce rêveur-né qui n’en finit pas de recommencer ses exercices dans la non-pesanteur. 

Mais ce n’est pas encore la fin, « la vie, aussi vite que tu l’utilises, s’écoule, s’en va, longue seulement à qui sait errer, paresser ».* 

Signes et caractères, métamorphoses de nos réalités, sur le papier et dans ton corps agissant. 

Pas plus ? Pas moins ! 


 *Henri Michaux (Poteaux d’angle) 


27 08 2018



 ***



PAS PLUS PAS MOINS


PAS PLUS PAS MOINS. Que ce qui est écrit dans le livre inachevé.

Pas plus, pas moins que ces nuages très haut dans le bleu pur du ciel, et l’ombre d’un envol. 

Aquatinte à l’acide, faiseur de soleil, œil dans l’enceinte de l’unique lumière, rêveur d’éphémère et de clarté divine. 

Tout est à faire, rien de plus, rien de moins, ni ombre ni lumière pour ouvrir le chemin. 

Indices et traces anciennes, formes mal combinées et formes répétitives pour se perdre à corps perdu sur la toile du jour naissant. 

Rien de plus ? Rien de moins ! 


Maria-D
30 04 2020 



***


Le soleil
le nez en l’air
se pose sur la canopée

Pas plus
pas moins
au ciel de lit

Une vie diversifiée


J...
19 mai 2020



***



                                                            Pas plus pas moins

                                                            sur un fil 
                                                            en équilibre 
                                                            on sait qu'on tombera 
                                                            mais pas plus pas moins 
                                                            aujourd'hui ça ira 

                                                            ça passe à travers le corps 
                                                            ça va ou ça peut 
                                                            ça va où ça veut 
                                                            ça reste l'indicible rêveur 
                                                            au-dessus du vide


19 mai 2020



***



Pas plus, pas moins, c'est ce que dit l'artiste juste au moment où le pinceau encore levé, il décide de ne plus faire que regarder, rêver, méditer... 

Ajouter, retoucher, c'est comme une caresse qui n'aurait pas accompli son œuvre. 

La toile est comme la peau du nouveau-né, pas moins ! Qui oserait la tatouer ? Non, l'effleurer, du bout des doigts, de la pensée nourrie de sa bonté. Bonté divine, que n'y aurai-je pensé plus tôt ? 

Justement : ce « plus tôt », il est de l'impossible, du non-dit, de ce néant prêt à parler... 

Comment saurai-je savoir avant d'avoir agi : cette griffure à l'encre noire, ce lavis bleu de saphir, cette terre ocre de Sienne, ce rose mi-fuschia, mi-persan sont devenus vivants. D'un geste, d'un autre geste, d'un cyclone d'être et de passion. Tout un débordement. 

« peig » 

… couper, marquer par une incision. 

Oui tout est blessure. Délivre ton sang, Oh ! Toi qui veux peindre les maux. 

Seul. Les lèvres se referment. Pas plus. Pas moins. Je sens ta belle cicatrice.


Bernard
19 mai 2020



***



                     PAS PLUS PAS MOINS


                     Ce sont des taches d’encre 
                     Aquarelle du jour 
                     Opulence d’un rêve 

                     La lumière a recouvert la feuille de papier 
                     Le pinceau a effacé les traces de la nuit 

                     Pas plus pas moins 
                     Qu’un soleil éclaté 
                     Sur mes tempes ébahies 

                     Une lumière d’aurore 
                     Oasis de couleurs 
                     Un poème à la vie


Anonyme
19 mai 2020



***



Figures de l’art modeste 
Figures d’homo ludens : 
Fais de ta vie une œuvre d’art 
qui ne s’expose dans aucun musée 
Figures aux sens multiples échangés 
à contre-courant d’une société 
qui gonfle sa bulle du marché de l’Art 


FIGURES PARTAGÉES DU DON ET DU CONTRE-DON 
de l’humour et de l’autodérision créative 
du petit oiseau dans ta tête 
et « du bruit fait avec tes pieds »* 
Figures d’un art modeste 
qui nous aide à nous renouveler 


* "Yo quiero hacer un ruido con los pies 
Y quiero que mi alma encuentra su cuerpo" 

                                               Nicanor Parra 

Je veux faire du bruit avec mes pieds 
Et chercher à ce que mon âme rencontre son corps


19 mai 2020



***



solo mi alma
petit oiseau étêté
figure de l’art


Maria-D
19 mai 2020



***



Merci à Bernard pour ce cadeau :

"Vous méritez bien tous deux ce poème ?"
dit-il



Todo pasa y todo queda, 
pero lo nuestro es pasar, 
pasar haciendo caminos, 
caminos sobre el mar. 

Nunca perseguí la gloria, 
ni dejar en la memoria 
de los hombres mi canción ; 
yo amo los mundos sutiles, 
ingrávidos y gentiles, 
como pompas de jabón. 

Me gusta verlos pintarse 
de sol y grana, volar 
bajo el cielo azul, temblar 
súbitamente y quebrarse... 

Nunca perseguí la gloria. 

Caminante, son tus huellas 
el camino y nada más ; 
caminante, no hay camino, 
se hace camino al andar. 

Al andar se hace camino 
y al volver la vista atrás 
se ve la senda que nunca 
se ha de volver a pisar. 

Caminante no hay camino 
sino estelas en la mar... 

Hace algún tiempo en ese lugar 
donde hoy los bosques se visten de espinos 
se oyó la voz de un poeta gritar 
"Caminante no hay camino, 
se hace camino al andar..." 

 Golpe a golpe, verso a verso... 

 Murió el poeta lejos del hogar. 
Le cubre el polvo de un país vecino. 
Al alejarse le vieron llorar. 
"Caminante no hay camino, 
se hace camino al andar..." 

 Golpe a golpe, verso a verso... 

Cuando el jilguero no puede cantar.
Cuando el poeta es un peregrino, 
cuando de nada nos sirve rezar. 
"Caminante no hay camino, 
se hace camino al andar..." 

Golpe a golpe, verso a verso. 


 Cantares.
Antonio M.




merci Bernard

.






vous qui passez par ici
observez l'aquarelle et si le cœur vous le dit 
à vos plumes pour un poème qui s’intitulerait
"PAS PLUS PAS MOINS"

13 commentaires:

tilk a dit…

on est entrain de nous faire croire que l'essentiel
se trouve dans les supermarchés !!!
besos
tilk

J... a dit…

Le soleil
le nez en l’air
se pose sur la canopée

Pas plus
pas moins
au ciel de lit

Une vie diversifiée

♥♥♥

Miche a dit…

J'aime tous ces billets, à deux voix et plus...
Merci :)

mémoire du silence a dit…



@ tilk ...

ça n'est pas d'aujourd'hui Tilk, il y a longtemps qu'on nous le fait croire... à nous humains de faire preuve de savoir et ne point nous comporter comme des moutons de Panurge.

merci pour ta visite, abrazote amigo




@ J...

Oh ! comme j'aime cette canopée
et cette biodiversité... merci

bizzzz♥♥♥




@ Miche ...

merci Miche pour ton appréciation ... il y a les voix et ces mains qui écrivent et poursuivent le poème sans fin ... c'est un véritable bonheur ... je te glisse là ce qu'écrivait Celan :

" Le métier (Handwerk), c'est l'affaire des mains. Et ces mains, à leur tour, n'appartiennent qu'à un homme, c'est-à-dire une âme unique et mortelle, qui avec sa voix et sans voix cherche un chemin. Seules des mains vraies écrivent de vrais poèmes. Je ne vois pas de différence de principe entre une poignée de main et un poème"
Paul Celan / Le Méridien et autres proses ...p.44

et d'ajouter plus loin : "le poème, c'est tendre et donner la main".

Estourelle a dit…

pas plus pas moins

sur un fil
en équilibre
on sait qu'on tombera
mais pas plus pas moins
aujourd'hui ça ira

ça passe à travers le corps
ça va ou ça peut
ça va où ça veut
ça reste l'indicible rêveur
au dessus du vide

(Merci pour cette synergie poétique et picturale!)

Bernard a dit…

Pas plus, pas moins, c'est ce que dit l'artiste juste au moment où le pinceau encore levé, il décide de ne plus faire que regarder, rêver, méditer...

Ajouter, retoucher, c'est comme une caresse qui n'aurait pas accompli son œuvre.

La toile est comme la peau du nouveau-né, pas moins ! Qui oserait la tatouer ? Non, l'effleurer, du bout des doigts, de la pensée nourrie de sa bonté. Bonté divine, que n'y aurai-je pensé plus tôt ?

Justement : ce « plus tôt », il est de l'impossible, du non-dit, de ce néant prêt à parler...

Comment saurai-je savoir avant d'avoir agi : cette griffure à l'encre noire, ce lavis bleu de saphir, cette terre ocre de Sienne, ce rose mi-fuschia, mi-persan sont devenus vivants. D'un geste, d'un autre geste, d'un cyclone d'être et de passion. Tout un débordement.

« peig » 

… couper, marquer par une incision.

Oui tout est blessure. Délivre ton sang, Oh ! Toi qui veut peindre les maux.

Seul. Les lèvres se referment. Pas plus. Pas moins. Je sens ta belle cicatrice.

mémoire du silence a dit…

@ Estourelle...

merci pour ce bel équilibre des mots...



@ Bernard ...

Oh ! Bernard ton beau texte est tombé juste au moment où je posais celui d'Estourelle en ligne... merci pour cette belle "incision" ;-)



__


>>> Je vous invite à rendre visite à Tilk, Miche et Estourelle en cliquant sur leur nom, et puis DORIO bien sûr ICI

Anonyme a dit…

PAS PLUS PAS MOINS

Ce sont des taches d’encre
Aquarelle du jour
Opulence d’un rêve

La lumière a recouvert la feuille de papier
Le pinceau a effacé les traces de la nuit

Pas plus pas moins
Qu’un soleil éclaté
Sur mes tempes ébahies

Une lumière d’aurore
Oasis de couleurs
Un poème à la vie

mémoire du silence a dit…

merci Anonyme ... j'aime beaucoup...

DORIO a dit…

Figures de l’art modeste
Figures d’homo ludens :
Fais de ta vie une œuvre d’art
qui ne s’expose dans aucun musée
Figures aux sens multiples échangés
à contre-courant d’une société
qui gonfle sa bulle du marché de l’Art

FIGURES PARTAGÉES DU DON ET DU CONTRE-DON
de l’humour et de l’autodérision créative
du petit oiseau dans ta tête
et « du bruit fait avec tes pieds »*
Figures d’un art modeste
qui nous aide à nous renouveler

*"Yo quiero hacer un ruido con los pies
Y quiero que mi alma encuentra su cuerpo"

Nicanor Parra

Je veux faire du bruit avec mes pieds
Et chercher à ce que mon âme rencontre son corps


mémoire du silence a dit…

merci ami Dorio pour votre belle synthèse et cette "autodérision créative" qui me plait et me va comme un gant... petit oiseau sans tête et dans la tête.

Bernard a dit…

"Et chercher à ce que mon âme rencontre son corps"

Merci, M. Dorio!

Quant à Elle, c'est Maria:

https://www.youtube.com/watch?v=WfNEqRNSkok

Vous méritez bien tous deux ce poème ?

Todo pasa y todo queda,
pero lo nuestro es pasar,
pasar haciendo caminos,
caminos sobre el mar.

Nunca perseguí la gloria,
ni dejar en la memoria
de los hombres mi canción;
yo amo los mundos sutiles,
ingrávidos y gentiles,
como pompas de jabón.

Me gusta verlos pintarse
de sol y grana, volar
bajo el cielo azul, temblar
súbitamente y quebrarse...

Nunca perseguí la gloria.

Caminante, son tus huellas
el camino y nada más;
caminante, no hay camino,
se hace camino al andar.

Al andar se hace camino
y al volver la vista atrás
se ve la senda que nunca
se ha de volver a pisar.

Caminante no hay camino
sino estelas en la mar...

Hace algún tiempo en ese lugar
donde hoy los bosques se visten de espinos
se oyó la voz de un poeta gritar
"Caminante no hay camino,
se hace camino al andar..."

Golpe a golpe, verso a verso...

Murió el poeta lejos del hogar.
Le cubre el polvo de un país vecino.
Al alejarse le vieron llorar.
"Caminante no hay camino,
se hace camino al andar..."

Golpe a golpe, verso a verso...

Cuando el jilguero no puede cantar.Cuando el poeta es un peregrino,
cuando de nada nos sirve rezar.
"Caminante no hay camino,
se hace camino al andar..."

Golpe a golpe, verso a verso.

Cantares.
Antonio M.

mémoire du silence a dit…

OH !!! merci Bernard... j'avais adoré ce film “Corps et âme” ... pour sa beauté silencieuse et son message... merci beaucoup quant à Machado il coule dans mes veines... alors comment ne pas accepter le cadeau ... merci Mr Bernard ;-)