On songe à la parole, au dernier mot, au sourire d’une trace.
Il y a une vibration dans l’ombre. Une main de sève va et vole avec l’oiseau. La soif est présente.
Étrange est le sourire dans le refuge de l’âme, le sanglot respire. Le jour éclate.
La pliure est une, dans le temps imbriqué. La voix du cœur éclabousse le visage des ans. Les oiseaux sont au désert.
Pas à pas, la quiétude frise l’eau, compagnonnage des jours heureux. La vie est là sur le bord du sentier. En écho, en secret.
Le temps dissout les cailloux, perce les yeux, jette l’oubli au ciel. Les branches sont en enfance, la vie en délivrance.
La main prend la parole, tord la corde du sanglot. Une eau claire noie les yeux.
Regard posé sur le sable. Grain de peau. Une gerçure.
L’herbe plie sous le pied. Craquelure. Le cri est noir et de confiance. Le soleil pleut sur la muraille. La peau est salée, elle brave la mort.
Le chagrin est aveugle, le mot est cassé, la vie enfouie dans le silence. La vérité sort de la terre, le grand désert.
On boit la joie des jours anciens. Les enfants sont grands, ils sont poètes de lumière.
Le temps s’arrête, le vent roule la terre. La roue tourne et sursaute sur les cailloux.
Un chant monte, sel du désert. Le ciel est déteint, le sol craquelé, les cœurs en friche, la pensée lourde, la corde raide sous les outrages.
Jour sans saveur. Incertitude.
Le livre ouvert appelle les mots. La parole cogne aux portes fermées. Rien ne vient, tout est à faire. La peur siffle et enfante la bêtise, la haine et le massacre. Le soleil assassiné.
Cœurs de pierre, larmes sanglantes.
Cœurs broyés, cœurs brimés, corps souillés livrés aux tortionnaires. Les loups sont à l’ouvrage.
La vie est épuisée par tant de certitude, de pleurs, et de morsures. Les cœurs sont secs emplis de haine. Les bouches crachent des mots venin.
On tue, on pille, on plie, on exécute et on réfute. On tisse des couronnes d’épines.
Il faut le croire, ouvrir les mains, suivre l’étoile, panser les plaies de notre histoire, boire au sein rond le lait sucré. Extraire le miel.
Renaître enfin.
1 commentaire:
" Je crois que la beauté, l'harmonie sont toujours plus fortes que le malheur, la violence, l'effroi, la vilenie. Une oeuvre belle laisse entendre ou voir que son auteur sait toute la douleur, la laideur, le drame qui font partie de la vie, mais sans les mettre en avant. Il cherche à exprimer les forces d'amour, même si son oeuvre est lourde de toute la tragédie humaine."
Maria Helena Vieira da Silva
J'aime ton texte, il me renvoie aux mots de Viera da Silva
♥♥♥
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