jeudi 26 février 2015

paysage







De quoi s’habille un paysage, comment se met-il en lumière. Il se meut, il s’émeut dans le bruissement des feuilles. Il s’épanche entre les hanches des lacs et des fleuves. Il rit à gorge pleine avec le chant des rivières. Le regard se perd sur une ligne incertaine, il habite la plaine, les monts et les vallées, les ciels peignés de vents. 
Sa chemise est de soie, parfois elle est de laine, de toile elle peut l’être, au tissage rustique.

Moi je l’aime en habit de safran, et poudre d’iris. 




" moi je l'aime parfumé de nuages 
bleus du fond de ses yeux "  

Patrick Lucas


" Je l'aime dans le bruissement des verts... "  



 " Moi je l'aime enneigé, silencieux, argenté 
et plonger dans une vague rêverie " 

Annick B


" Safran et poudre d'iris 
ou orage tournesol 
ou bien vert et ocre, landes aux herbes courbées 
sous le vent 
émeraude, turquoise des eaux avec juste un frisson 
et pourquoi pas coquelicot de feu ? 
Comment choisir entre tous les éventails de lumière déployés ? "

 Maïté / Aliénor


" je l'aime en robe d'aube, 
en lumière abricot 
boursouflé de silence " 





8 commentaires:

Patrick Lucas a dit…

moi je l'aime parfumé de nuages
bleus du fond de ses yeux

Miche a dit…

Je l'aime dans le bruissement des verts...
o)))

Annick B a dit…

Moi je l'aime enneigé, silencieux, argenté
et plonger dans une vague rêverie

Maïté/Aliénor a dit…

Safran et poudre d'iris
ou orage tournesol
ou bien vert et ocre, landes aux herbes courbées
sous le vent
émeraude, turquoise des eaux avec juste un frisson
et pourquoi pas coquelicot de feu?
Comment choisir entre tous les éventails de lumière déployés?

O a dit…

"Ciel, air et vents, plains et monts découverts,
Tertres vineux et forêts verdoyantes,
Rivages torts et sources ondoyantes,
Taillis rasés et vous bocages verts,

Antres moussus à demi-front ouverts,
Prés, boutons, fleurs et herbes roussoyantes,
Vallons bossus et plages blondoyantes,
Et vous rochers, les hôtes de mes vers,

Puis qu’au partir, rongé de soin et d’ire,
A ce bel oeil Adieu je n’ai su dire,
Qui près et loin me détient en émoi,

Je vous supplie, Ciel, air, vents, monts et plaines,
Taillis, forêts, rivages et fontaines,
Antres, prés, fleurs, dites-le-lui pour moi."

Pierre de Ronsard

Laura-Solange a dit…

je l'aime en robe d'aube,
en lumière abricot
boursouflé de silence

mémoire du silence a dit…

@ Patrick Lucas ...

Quand à peine un nuage,
Flocon de laine, nage
Dans les champs du ciel bleu,
Et que la moisson mûre,
Sans vagues ni murmure,
Dort sous le ciel en feu ;

T. Gautier (extrait)




@ Miche ...

Verde que te quiero verde.
Verde viento. Verdes ramas.
El barco sobre la mar
y el caballo en la montaña.
Con la sombra en la cintura
ella sueña en su baranda,
verde carne, pelo verde,
con ojos de fría plata.
Verde que te quiero verde.
Bajo la luna gitana,
las cosas la están mirando
y ella no puede mirarlas.

Verde que te quiero verde.
Grandes estrellas de escarcha
vienen con el pez de sombra
que abre el camino del alba.
La higuera frota su viento
con la lija de sus ramas,
y el monte, gato garduño,
eriza sus pitas agrias.
¿Pero quién vendra? ¿Y por dónde...?
Ella sigue en su baranda,
Verde came, pelo verde,
soñando en la mar amarga.

(Vert et je te veux vert.
Vent vert. Vertes branches.
Le bateau sur la mer,
le cheval dans la montagne.
L'ombre autour de la ceinture,
elle rêve à son balcon,
chair verte, verts cheveux
avec des yeux d'argent froid.
Vert et je te veux vert.
Dessous la lune gitane,
toutes les choses la regardent
mais elle ne peut pas les voir.

Vert et je te veux vert.
De grandes étoiles de givre
suivent le poisson de l'ombre
qui trace à l'aube son chemin.
Le figuier frotte le vent
à la grille de ses branches
et la montagne, chat rôdeur,
hérisse ses durs agaves.
Mais qui peut venir? Et par où?
Elle est là sur son balcon,
chair verte, cheveux verts,
rêvant à la mer amère. )

F. Garcia Lorca (extrait)




@ Annick B ...

La neige
La neige à elle seule est un pays sans pays
elle commence ici son campement
elle en tempère les aspérités c'est cela son miracle : le dénuement
comme son éclat nous apaise pécheurs et démunis
quand elle passe d'une patiente migration
aux instants d'un royaume d'un seul instant
arrondissant d'éphémères collines
Le blanc est une rêverie
un absolu que l'on contemple comme un désert
et qui s'attendrit entre les doigts comme la chair des fruits
Nous voudrions accompagner la neige dans son domaine
qui est la pulpe du sommeil
dans ce temps hors du temps où elle se repose
là où elle siège vivent les saints
il y a cette orfèvrerie de l'Amour
l'éternité scintille d'un seul diamant.

Philippe Delaveau

mémoire du silence a dit…

@ Maïté/Aliénor ...

Fleurs

D'un gradin d'or, - parmi les cordons de soie, les gazes grises, les velours verts et les disques de cristal qui noircissent comme du bronze au soleil, - je vois la digitale s'ouvrir sur un tapis de filigranes d'argent, d'yeux et de chevelures.
Des pièces d'or jaune semées sur l'agate, des piliers d'acajou supportant un dôme d'émeraudes, des bouquets de satin blanc et de fines verges de rubis entourent la rose d'eau.
Tels qu'un dieu aux énormes yeux bleus et aux formes de neige, la mer et le ciel attirent aux terrasses de marbre la foule des jeunes et fortes roses.

A. Rimbaud




@ O ...

J'ai cueilli cette fleur pour toi sur la colline.
Dans l'âpre escarpement qui sur le flot s'incline,
Que l'aigle connaît seul et peut seul approcher,
Paisible, elle croissait aux fentes du rocher.
L'ombre baignait les flancs du morne promontoire ;
Je voyais, comme on dresse au lieu d'une victoire
Un grand arc de triomphe éclatant et vermeil,
A l'endroit où s'était englouti le soleil,
La sombre nuit bâtir un porche de nuées.
Des voiles s'enfuyaient, au loin diminuées ;
Quelques toits, s'éclairant au fond d'un entonnoir,
Semblaient craindre de luire et de se laisser voir.[...]

Oh! Comme j'étais triste au fond de ma pensée
Tandis que je songeais, et que le gouffre noir
M'entrait dans l'âme avec tous les frissons du soir !

V. Hugo




@ Laura-Solange ...

Une paille très haut dans l'aube
ce léger souffle à ras de terre
qu'est-ce qui passe ainsi d'un corps à l'autre ?
Une source échappée au bercail des montagnes,
un tison ?
On n'entend pas d'oiseaux parmi ces pierres,
seulement, très loin, des marteaux.

Philippe Jaccottet