comme un p'tit coquelicot

" mon plus grand plaisir étant gosse : me sauver "

 

Lorsque j'étais enfant sa voix me transperçait le cœur, me bouleversait l'âme, et tout particulièrement lorsqu'il chantait :
" Comme un p'tit coquelicot " et " Mon pot' le gitan ". Le coquelicot était ma fleur préférée, elle l'est restée ; et les gitans je les aimais quand ils venaient au printemps s'installer au bord de la rivière avec leurs roulottes en bois vert, rouge et jaune. Ils étaient comme les coquelicots, ils le sont toujours, " fleurs vagabondes ". 
Il y avait quelque Chose dans la voix de Mouloudji que je reconnaissais, qui me correspondait et que je saisissais sans vraiment  comprendre. Ce quelque Chose avait nom : poésie, amour et liberté. Tout ce qui m'a élevée et construite, et me porte encore aujourd'hui.

Cela  fait vingt-trois  ans que Moulou est parti dans  les étoiles, " et Dieu seul sait où il balad'sa vie ". C'est toujours pour moi une grande émotion de l'entendre chanter le p'tit coquelicot et son pot' le gitan bien sûr, mais aussi tout son répertoire qui n'a pas pris une ride.

" Il est parti sans faire de bruit, un triste jour de Juin 1994. Depuis peu ou pas d’hommages, de commémoration, d’anniversaire… Restent Gregory et Annabelle Mouloudji, ses deux enfants, qui n’ont de cesse de partager et d’entretenir la mémoire de leur père.  "

" Quand j’ai rencontré Mouloudji, c’était un enfant, un petit garçon. Il n’avait pas ce qu’il est convenu d’appeler un jolie voix, mais une voix vraie, vivante, troublante, drôle et parfois déchirante, c’était la sienne, la voix des rues, la voix du cœur, il a grandi mais il chante pareil. De là son charme ! "

Jacques Prévert

 

à Bernard Dimey son ami il confie 
« Je n’ai aucune imagination, je raconte dans mes textes ce que je vis, tout simplement ».

" Il ne vivait que d’émotions Moulou "

" un frisson venu de l'âme "