mercredi 15 août 2018

constellation 5



FEMME  À  LA  BLONDE  AISSELLE
COIFFANT  SA  CHEVELURE
À LA LUEUR DES ÉTOILES  /  Joan Miró





Étoile filante
sur le temps… dans l’espace
baiser posé
en poudre de rouille sur la nappe de velours 
maux du cœur … subtile armure …
le vent souffle sous l’aisselle poudrée de lune
enluminant la nuit de pépites d’or 



***



LA BLONDE AISSELLE

des étoiles des toiles des holothuries et des signes humains 
des signes humains à la merci de l’art de l’art 
bien compris d’imiter le cosmos en le poussant un peu de côté 
du côté de chez Miró 
Miró coiffant le ciel des nymphes des limbes du système lymphatique 
Lymphatique assis réfléchissant à la prochaine chevelure d’étoile 
Étoile se réincarnant ressuscitant le luth constellé 
le luth constellé la viole de gambe la mosquée dans la gare** 
La gare des anguilles et des tresses de ma femme à la chevelure d’amiante 
Amiante amante aimante sensuelle qui ruisselle à la lueur de l’étoile coiffant sa chevelure femme à la blonde aisselle

Jean-Jacques Dorio  ICI

** Rimbaud



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FEMME À LA BLONDE AISSELLE COIFFANT SA CHEVELURE À LA LUEUR DES ÉTOILES

Qu’y a-t-il entre cette cavité sans profondeur tant la pente en est douce à croire que c’est sur elle que s’est moulé le baiser, qu’y a-t-il entre elle et cette savane déroulant imperturbablement au-dessus de nous ses sphères de lucioles ? Qui sait, peut-être le reflet des ramures du cerf dans l’eau troublée qu’il va boire parmi les tournoiements en nappes du pollen et l’amant luge tout doucement vers l’extase. Que sous le pouvoir du peigne cette masse fluide, mûrement brassée de sarrasin et d’avoine, tout au long épinglée de décharges électriques, n’est pas plus confondant dans sa chute le torrent qui bondit couleur de rouille à chaque détour du parc du château de Fougères aux treize tours par la grâce du geste qui découvre et recouvre le nid sournoisement tramé des vrilles de la clématite 

 André Breton / Signe ascendant (Poésie/Gallimard ...p.137)

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