FEMME À LA BLONDE AISSELLE
COIFFANT SA CHEVELURE
À LA LUEUR
DES ÉTOILES / Joan Miró
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sur le temps… dans l’espace
baiser posé
en poudre de rouille sur la nappe de velours
maux du cœur … subtile armure …
le vent souffle sous l’aisselle poudrée de lune
enluminant la nuit de pépites d’or
***
LA BLONDE AISSELLE
des étoiles des toiles des holothuries et des signes humains
des signes humains à la merci de l’art de l’art
bien compris d’imiter le cosmos en le poussant un peu de côté
du côté de chez Miró
Miró coiffant le ciel des nymphes des limbes du système lymphatique
Lymphatique assis réfléchissant à la prochaine chevelure d’étoile
Étoile se réincarnant ressuscitant le luth constellé
le luth constellé la viole de gambe la mosquée dans la gare**
La gare des anguilles et des tresses de ma femme à la chevelure d’amiante
Amiante amante aimante sensuelle qui ruisselle à la lueur de l’étoile coiffant sa chevelure femme à la blonde aisselle
Jean-Jacques Dorio ICI
** Rimbaud
***
FEMME À LA BLONDE AISSELLE COIFFANT SA CHEVELURE À LA LUEUR DES ÉTOILES
Qu’y
a-t-il entre cette cavité sans profondeur tant la pente en est douce à
croire que c’est sur elle que s’est moulé le baiser, qu’y a-t-il entre
elle et cette savane déroulant imperturbablement au-dessus de nous ses
sphères de lucioles ? Qui sait, peut-être le reflet des ramures du cerf
dans l’eau troublée qu’il va boire parmi les tournoiements en nappes du
pollen et l’amant luge tout doucement vers l’extase. Que sous le pouvoir
du peigne cette masse fluide, mûrement brassée de sarrasin et d’avoine,
tout au long épinglée de décharges électriques, n’est pas plus
confondant dans sa chute le torrent qui bondit couleur de rouille à
chaque détour du parc du château de Fougères aux treize tours par la
grâce du geste qui découvre et recouvre le nid sournoisement tramé des
vrilles de la clématite
André Breton / Signe ascendant (Poésie/Gallimard ...p.137)
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