dimanche 11 novembre 2018

" ne nous oubliez pas "








À la réception de ce numéro (3591) de Télérama la semaine dernière, j'ai été envahie par une forte émotion à la vue de ces visages d'hommes si jeunes et si beaux. Cette photo me touche profondément, elle me laisse sans mots tellement ceux-ci se bousculent dans mon cœur , dans ma gorge ils se nouent et font mal. Depuis je n'ai cesse de sonder leurs regards.


Qui étaient-ils ? Qui aimaient-ils ? Quels étaient leurs prénoms ? À quoi à qui  pensaient-ils là à cet instant ? Que nous disent-ils en fixant l'objectif ? 

En sont-ils revenus ? et si oui comment ?







7 commentaires:

michel. a dit…

Ceci :

https://www.youtube.com/watch?v=YXPKKADvDf8

et cela :

https://www.youtube.com/watch?v=3i2lLg-PGuo

Bleuets, priez pour paix.

Bourrache a dit…

-
et celle-là :

https://www.youtube.com/watch?v=cZfDRQ_kKOw&start_radio=1&list=RDcZfDRQ_kKOw&t=185
-

Merciel a dit…

Tes mots...Ahhh tes mots, Maria ... Et ton cœur en eux... On t'aime comme tu aimes... Moi aussi je les regarde et mes larmes coulent avec les tiennes et j'ai mal. Mon cœur a mal et pleure à nouveau sans pouvoir s'arrêter. Quand j'étais petite je restait des heures à regarder les photos des soldats, des prisonniers, des gens qui avaient souffert, je les sentait vivants en moi et me posais les même questions en sentant de les aimer de tout mon cœur. Les guerres, là cruauté des hommes, je les sens vouloir anéantir le sacré qui est le don de la vie, notre vie, Son Don en nous. Et on le voit bien le sacré qui dit l'horreur, l'horreur de toute la douleur insensée parsemée à travers les siècles. TOUT, tout est présent, toutefois l'Amour dit No car l'Amour est GRAND. On voit bien au fond de leurs yeux le miroir de cette fragilité qu'on voudrait combler, embrasser. Les aimer, caresser leurs cœurs et prier pour leurs âmes et les voir heureuses. Ils sont tellement près et c'est vrai que la seule dimension authentique de l'être est dans la fraternité Arc-en-ciel où toi et moi ne faisons qu'Un... Je voudrais mettre fin pour toujours à tout ça, je sens que l'amour le peut et le veut et je prie et je pleure et je demande à mon cœur de rester honnête et tout doux et aimant sans admettre rien que ne soit pas digne de l'amour, de ce cœur de nous qui est au-delà de nous. D'ici Je t'embrasse très fort ma chère et on s'embrasse tous dans les larmes belles et douces de la seule vérité qui est la fraternité que nous unie tous et que tout bénit.


Patrick Lucas a dit…

ils sont toujours dans nos coeurs
le sang de notre chair

mémoire du silence a dit…

@ michel. ...


Puisqu’il n’est point de mots qui puissent contenir,
Ce soir, mon âme triste en vouloir de se taire,
Qu’un archet pur s’élève et chante, solitaire,
Pour mon rêve jaloux de ne se définir.

O coupe de cristal pleine de souvenir ;
Musique, c’est ton eau seule qui désaltère ;
Et l’âme va d’instinct se fondre en ton mystère,
Comme la lèvre vient à la lèvre s’unir.

Sanglot d’or !… Oh ! voici le divin sortilège !
Un vent d’aile a couru sur la chair qui s’allège ;
Des mains d’anges sur nous promènent leur douceur.

Harmonie, et c’est toi, la Vierge secourable,
Qui, comme un pauvre enfant, berces contre ton coeur
Notre coeur infini, notre coeur misérable.

Albert Samain /Au jardin de l’infante





@ Bourrache ...

Tous ceux qui parlent des merveilles
Leurs fables cachent des sanglots
Et les couleurs de leur oreille
Toujours à des plaintes pareilles
Donnent leurs larmes pour de l'eau

Le peintre assis devant sa toile
A-t-il jamais peint ce qu'il voit
Ce qu'il voit son histoire voile
Et ses ténèbres sont étoiles
Comme chanter change la voix

Ses secrets partout qu'il expose
Ce sont des oiseaux déguisés
Son regard embellit les choses
Et les gens prennent pour des roses
La douleur dont il est brisé

Ma vie au loin mon étrangère
Ce que je fus je l'ai quitté
Et les teintes d'aimer changèrent
Comme roussit dans les fougères
Le songe d'une nuit d'été

Automne automne long automne
Comme le cri du vitrier
De rue en rue et je chantonne
Un air dont lentement s'étonne
Celui qui ne sait plus prier.

Louis Aragon.




@ Merciel ...


Me voici devant Vous, contrit comme il le faut.
Je sais tout le malheur d’avoir perdu la voie
Et je n’ai plus d’espoir, et je n’ai plus de joie
Qu’en une en qui je crois chastement, et qui vaut
A mes yeux mieux que tout, et l’espoir et la joie.

Elle est bonne, elle me connaît depuis des ans.
Nous eûmes des jours noirs, amers, jaloux, coupables,
Mais nous allions sans trêve aux fins inéluctables,
Balancés, ballottés, en proie à tous jusants
Sur la mer où luisaient les astres favorables :

Franchise, lassitude affreuse du péché
Sans esprit de retour, et pardons l’un à l’autre…
Or, ce commencement de paix n’est-il point vôtre,
Jésus, qui vous plaisez au repentir caché ?
Exaucez notre voeu qui n’est plus que le vôtre.

Paul Verlaine / Poèmes divers





@ Patrick Lucas ...


Je t’écris de dessous la tente
Tandis que meurt ce jour d’été
Où floraison éblouissante
Dans le ciel à peine bleuté
Une canonnade éclatante
Se fane avant d’avoir été

Guillaume Apollinaire

Maïté/Aliénor a dit…

Ils sont tous un peu de nous, un peu des nôtres car si nous sommes là c'est grâce à eux.Ils sont nos grands-pères revenus ou morts au combat. ils sont graves, conscients que leur destinée ne tient qu'à un fil.
Ceux qui en sont revenus, ont été marqués à jamais.
Cette couverture me fait mal aussi.
Merci Maria-D

mémoire du silence a dit…

@ Maïté/Aliénor

A tous les enfants
Qui sont partis le sac au dos
Par un brumeux matin d’avril
Je voudrais faire un monument
A tous les enfants
Qui ont pleuré le sac au dos
Les yeux baissés sur leurs chagrins
Je voudrais faire un monument
Pas de pierre, pas de béton
Ni de bronze qui devient vert
Sous la morsure aiguës du temps
Un monument de leur souffrance
Un monument de leur terreur
Aussi de leur étonnement
Voilà le monde parfumé
Plein de rires, pleins d’oiseaux bleus
Soudain griffé d’un coup de feu
Un monde neuf où sur un corps
Qui va tomber
Grandit une hache de sang
Mais à tous ceux qui sont restés
Les pieds au chaud sous leur bureau
En calculant le rendement
De la guerre qu’ils ont voulue
A tous les gras tous les cocus
Qui ventripotent dans la vie
Et comptent comptent leurs écus
A tous celui-là je dresserai
Le monument qui leur convient
Avec la schlague, avec le fouet
Avec mes pieds avec mes poings
Avec des mots qui colleront
Sur leurs faux-plis sur leurs bajoues
Des larmes de honte et de boue

Boris Vian