avec Jean-Jacques Dorio
aquarelle : JJDorio / comment épouser les métamorphoses de la réalité ? |
COMMENT ÉPOUSER LES MÉTAMORPHOSES DE LA RÉALITÉ ?
Je me perds dans ces métamorphoses du sens et du non-sens que sur ce tableautin j’ai appelé « métamorphoses de la réalité » – ni plus ni moins -. J’y vois des ronds, des petits trous, où je vois tourner mes cassettes-audios d’il y a quarante ans, les voix déformées parce qu’accélérées, de mes père et mère, commentant des diapositives de leurs lieux quotidiens déjà transformés par le flux continu du temps. J’y vois le rouge – pas le sang – des animaux qui furent égorgés ou qui sautent encore comme des cabris. J’y vois le bleu de la femme d’Henri Matisse et bien d’autres métamorphoses de ce qui fut et qui est toujours réel, folie à part, comme de grands souvenirs en fusion, projetés sur ma page au lait de chaux.
Et mon épouse Réalité, là-dedans, qu’est-ce qu’elle y fait ?
03 09 2018
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COMMENT ÉPOUSER LES MÉTAMORPHOSES DE LA RÉALITÉ ?
Je vais dans ce dédale de sens et de non-sens, dans cette peinture invraisemblable : « métamorphoses de la réalité » du poète-peintre, peintre et poète des Martigues. J’y vois un ciel botté de noir, courir les bras ouverts, il décroche les étoiles et les balaie d’un coup d’aile. J’y vois le rouge de la vague, sans armes ni croix de guerre. J’y vois le bleu de l’infante une rose à la main … j’y vois « un grand palais comme au fond d'une gloire, un parc, de clairs viviers où les biches vont boire, et des paons étoilés sous les bois chevelus. »* J’y vois une nuit d’Espagne sereine et embaumée … Ô bien-aimé, viens ! Car l’heure est brève dans cette métamorphose du réel.
*La rose de l’infante / V. Hugo
Maria-D
30 04 2020
***
Le plus important chez l'être humain, artiste dans le cœur et dans l'âme, n'est-ce pas le fond ?
Oui, il peut avoir « bon fond », mais à quel prix ? Tout n'est-il pas dans la manière ? Dans sa préparation ?
Comment trouver cette limite, ce point extrême, cette part essentielle de ce quelque chose qui épouse la réalité du Soi ?
Dans l'œuvre accompli, comment ne pas souscrire à cette sagesse : « C'est le fonds qui manque le moins. » ? Là est toute sa richesse !
Et lui, « El trovador multicolor », il a choisi comme fond de teint, ce « laict virginal »... En se couvrant de craie, de cet « arcilla » dont il est lui même fait : de ce limon, de cette glaise, il s'est façonné, couche après couche, modelé, imaginé, inventé. Il s'est créé ! Métamorphose au lait de chaux...
Après, ce qu'il nous montre sur le devant de la scène, ce «Naufragé du Fol espoir ¹» tourné vers ces « Aurores » , n'est-ce pas...
« Devant la folle réalité, la belle urgence de l'art ²» ?
¹Ariane Mouchkine
² Quentin Rioual
Bernard
26 mai 2020
***
Dans mon rêve
Une illusion
Métamorphose
D’une passion
Dans mon cœur
Une source a jailli
Ma bouche a bu
Cette eau exquise
Sous ma langue
Un oiseau a chanté
Son doux chant
M’a consolé
Alors j’ai bu
Cette passion
Métamorphose
D’une illusion
Anonyme
26 mai 2020
***
des personnages troubles aux métamorphoses de la réalité
marcher silencieusement dans les allées du printemps
les pétales tombent sur le pré forment un pastel léger
la nuit s'éloigne le vent berce ma folie tendrement
26 mai 2020
***
Entrer dans l'opacité de ce qui est, aux contours indécis, vaporeux. Se tenir à la croisée d'un dedans et d'un dehors un peu flous.
Le regard devient passage où se glisse la métamorphose: des images se chevauchent, des incertitudes se devinent, s'animent. Quelque chose sort d'un réel que la mémoire reforme.
Rester dans cet entre-deux où surgissent des bribes de quelque chose, une promesse, un brouillon de présence.
26 mai 2020
vous qui passez par ici
observez l'aquarelle et si le cœur vous le dit
à vos plumes pour un poème qui s’intitulerait
"COMMENT ÉPOUSER LES MÉTAMORPHOSES DE LA RÉALITÉ ?"
à vos plumes pour un poème qui s’intitulerait
6 commentaires:
Le plus important chez l'être humain, artiste dans le cœur et dans l'âme, n'est-ce pas le fond ?
Oui, il peut avoir « bon fond », mais à quel prix ? Tout n'est-il pas dans la manière ? Dans sa préparation ?
Comment trouver cette limite, ce point extrême, cette part essentielle de ce quelque chose qui épouse la réalité du Soi ?
Dans l'œuvre accompli, comment ne pas souscrire à cette sagesse : « C'est le fonds qui manque le moins. » ? Là est toute sa richesse !
Et lui, « El trovador multicolor », il a choisi comme fond de teint, ce « laict virginal »... En se couvrant de craie, de cet « arcilla » dont il est lui même fait : de ce limon, de cette glaise, il s'est façonné, couche après couche, modelé, imaginé, inventé. Il s'est créé ! Métamorphose au lait de chaux...
Après, ce qu'il nous montre sur le devant de la scène, ce «Naufragé du Fol espoir ¹» tourné vers ces « Aurores » , n'est-ce pas...
« Devant la folle réalité, la belle urgence de l'art ²» ?
¹Ariane Mouchkine
² Quentin Rioual
Dans mon rêve
Une illusion
Métamorphose
D’une passion
Dans mon cœur
Une source a jailli
Ma bouche a bu
Cette eau exquise
Sous ma langue
Un oiseau a chanté
Son doux chant
M’a consolé
Alors j’ai bu
Cette passion
Métamorphose
D’une illusion
des personnages troubles aux métamorphoses de la réalité
marcher silencieusement dans les allées du printemps
les pétales tombent sur le pré forment un pastel léger
la nuit s'éloigne le vent berce ma folie tendrement
"COLUMPIO
A caballo en el quicio del mundo
un soñador jugaba al sí y al no
Las lluvias de colores
emigraban al país de los amores
Bandadas de flores
Flores de sí
Flores de no
Cuchillos en el aire
que le rasgan las carnes
forman un puente
Sí
No
Cabalgaba el soñador
Pájaros arlequines
cantan el sí
cantan el no"
Gerardo Diego
Entrer dans l'opacité de ce qui est, aux contours indécis, vaporeux. Se tenir à la croisée d'un dedans et d'un dehors un peu flous.
Le regard devient passage où se glisse la métamorphose: des images se chevauchent, des incertitudes se devinent, s'animent. Quelque chose sort d'un réel que la mémoire reforme.
Rester dans cet entre-deux où surgissent des bribes de quelque chose, une promesse, un brouillon de présence.
"Le dehors n'est pas une limite figée, mais une matière mouvante animée de mouvements péristaltiques, de plis et plissements qui constituent un dedans : non pas autre chose que le dehors, mais exactement le dedans du dehors "
G. Deleuze
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