avec Jean-jacques Dorio
aquarelle : JJDorio / feux de pistes |
FEUX DE PISTES
Le jeu a noirci le tableau
Le tableau du monde en feu
Les FEUX DE PISTES et des forêts
Des mille et une variétés
Rayer ensuite Raturer
N’enlève pas le goût âcre
Du sang noir
La dernière heure a sonné
La fin des couleurs
Le noir des pensées
Sur ce monde tragique
Que l’homme n’est plus capable
De réinventer
4 09 18
***
FEUX DE PISTES
Jeu de mots et noir tableau
tableau qui me précède et qu’il me faut suivre
suivre sur les feux de la rampe
rampe de l’artiste pour un tour de piste
piste aux mille étoiles
gribouillis et scribouillis
le ciel est à l’orage
ô ! rage et désespoir
pour qui sonne le glas
couleur au goût glacé
fleur noire de la pensée
triste et morne fleur
que l’homme ne cesse
de triturer
Maria-D
30 04 2020
***
FEUX DE PISTES
jeux de piste de l'enfance
tenter de suivre le fil
que la vie nous tend
se perdre dans le noir
si souvent – mais les forêts
redonnent souffle au désir
le monde perd ses couleurs
les hommes perdent leurs âmes
on cherche dans le noir
dans le tracé incertain
des étoiles lointaines
à la matière noire
le fil de la vie se perd
se retrouve – on le déroule
on le relit à l'infini
27 mai 2020
***
Si fuese en nuestro poder
Tornar la cara fermosa
Corporal,
Como podemos hacer
El alma tan gloriosa
Angelical,
¡ Qué diligencia tan viva
Tuviéramos cada hora,
E tan presta,
En componer la cativa,
Dexándonos la señora
Descompuesta !
Jorge Manrique
***
***
La chaux qu'on dit éteinte s'est éprise de l'eau.
L'eau , tout le monde ne peut l'ignorer,
est l'amoureuse de l'argile.
A deux, elles ne font plus qu'Un.
C'est on ne peut plus simple !
Marier le noir et le blanc, c'est toujours possible :
à eux deux, ils composent des gris ;
de l'ombre la plus sombre à la perle la plus limpide.
Et pour mieux se griser,
en aiguisant sa mine,
le peintre se dessine,
devient son calligraphe.
Nimbés d'ailes de neige,
Il en est qui s'embellissent et dressent aux façades leurs portraits angéliques,
d'autres qui, enivrés de noirs, peignent les cris de cruelles et vives meurtrissures...
Souvent la forêt brûle,
souvent elle renaît.
J'ai vu de mes yeux vus,
l'empreinte de ces flammes, de ces brasiers ardents,
dans les troncs calcinés, la mousse aux toisons rousses,
et bourgeon de l'argile
Vie verte... s'éveiller.
Mélanger les couleurs
jusqu'à s'en barbouiller,
et se couvrir de signes
jusqu'à s'en embrouiller,
me met au désespoir.
Vais-je étreindre la tourbe ?
Me saouler de fanfares
et de boissons d'ivrognes ?
Je ne puis.
Le soleil est mon sang
rouge
tout écarlate
de corail et de feu
de groseille et de pourpre
de rubis, de grenat
de ce goût de l'orange
dulcinée « sanguina »
« jugo de Granada »
et de ce rouge terre
madone aux yeux baissés
ma douce tahitienne
Bernard
27 mai 2020
***
pour Bernard
***
pour Estourelle
tu peux lire le texte en entier avec traduction
vous qui passez par ici
observez l'aquarelle et si le cœur vous le dit
à vos plumes pour un poème qui s’intitulerait
"FEUX DE PISTES"
9 commentaires:
jeux de piste de l'enfance
tenter de suivre le fil
que la vie nous tend
se perdre dans le noir
si souvent – mais les forêts
redonnent souffle au désir
le monde perd ses couleurs
les hommes perdent leurs âmes
on cherche dans le noir
dans le tracé incertain
des étoiles lointaines
à la matière noire
le fil de la vie se perd
se retrouve – on le déroule
on le relit à l'infini
j'ai oublié de mettre l'intitulé "FEUX DE PISTES" à mon envoi
Merci pour tout chère Maria!
Si fuese en nuestro poder
Tornar la cara fermosa
Corporal,
Como podemos hacer
El alma tan gloriosa
Angelical,
¡Qué diligencia tan viva
Tuviéramos cada hora,
E tan presta,
En componer la cativa,
Dexándonos la señora
Descompuesta !
https://www.youtube.com/watch?v=zSKjh5lzH4M
La chaux qu'on dit éteinte s'est éprise de l'eau.
L'eau , tout le monde ne peut l'ignorer,
est l'amoureuse de l'argile.
A deux, elles ne font plus qu'Un.
C'est on ne peut plus simple !
Marier le noir et le blanc, c'est toujours possible :
à eux deux, ils composent des gris ;
de l'ombre la plus sombre à la perle la plus limpide.
Et pour mieux se griser,
en aiguisant sa mine,
le peintre se dessine,
devient son calligraphe.
Nimbés d'ailes de neige,
Il en est qui s'embellissent et dressent aux façades leurs portraits angéliques,
d'autres qui, enivrés de noirs, peignent les cris de cruelles et vives meurtrissures...
Souvent la forêt brûle,
souvent elle renaît.
J'ai vu de mes yeux vus,
l'empreinte de ces flammes, de ces brasiers ardents,
dans les troncs calcinés, la mousse aux toisons rousses,
et bourgeon de l'argile
Vie verte... s'éveiller.
Mélanger les couleurs
jusqu'à s'en barbouiller,
et se couvrir de signes
jusqu'à s'en embrouiller,
me met au désespoir.
Vais-je étreindre la tourbe ?
Me saouler de fanfares
et de boissons d'ivrognes ?
Je ne puis.
Le soleil est mon sang
rouge
tout écarlate
de corail et de feu
de groseille et de pourpre
de rubis, de grenat
de ce goût de l'orange
dulcinée « sanguina »
« jugo de Granada »
et de ce rouge terre
madone aux yeux baissés
ma douce tahitienne
https://www.youtube.com/watch?v=YBAAttfXoXA
Merci Leonardo, Merci Paul.
Merci Dorio – Merci Maria, qui tous deux m'amenez par la main, jusqu'à eux.
Estourelle, merci pour ce fil déroulé ... ;-)
Bernard,merci pour tes mots toujours si beaux , tes cadeaux et Manrique, que j'aime tout particulièrement... la première fois que je mis les pieds en Espagne déjà adulte (après y être née) je me rendis dans une librairie à Figueras pour acheter deux livres de Manrique en langue espagnole dont son long texte "Coplas a la muerte del maestre de Santiago, don Rodrigo Manrique"...
Je ne connaissais pas Manrique ni Amancio Prada
Qu'est ce que c'est beau
Merci de l'avoir partager!
Merci à toi d'aimer, ça me plait que tu aimes
si tu maitrises la langue espagnole
je te conseille ce livre ici ... il est très complet avec des notes intéressantes.
merci à toi Estourelle pour tes belles participations.
Vois où les aquarelles de Dorio nous entrainent en suivant Bernard....:-)
celui-ci n'est pas mal aussi (plus petit) est un condensé de ses poèmes les plus connus.
Merci pour les liens !
Elle est si belle aussi, si espagnole, cette deuxième version des coplas... Elle m'a profondément ému.
je t'en remercie, je ne l'avais encore jamais écoutée!
Bernard
Enregistrer un commentaire