jeudi 30 juin 2022

" Pablo mon ami "


 
 
 
 
  •  Tu arrives du Sud avec ses maisons pauvres ... p.69
  •  Mathilde, nom de plante ou de pierre ou de vin ... p.13
  •  Que ne t'atteigne pas l'air, l'aurore, la nuit ... p.21
  •  Enfin, raison splendide et lumineux démon ... p.123
  •  En los bosques, perdido, corté una rama oscura ... p.22
  •  Les deux amants heureux ne font plus qu'un seul pain ... p.109
  •  Femme totale, pomme de chair, feu de lune ... p.35
  •  Amour, amour, à la tour du ciel les nuages ... p.59
  •  Sache que je ne t'aime pas et que je t'aime ... p.101
  •  Ô jours resplendissants roulés par l'eau de mer ... p.97
  •  J'ai cru mourir, et j'ai senti le froid de près ... p.197
  •  De douleur en douleur, l'amour va d'île en île ... p.157
  •  Si quelquefois devait s'arrêter ta poitrine ... p.203
  •  Amor, de grano a grano, de planeta a planeta ... p.66
  •  Amour, de grain en grain, de planète en planète ... p.67
  •  Lumière fut le feu, pain la rancœur lunaire ... p.57
La Centaine d'amour  Poésie/Gallimard
 
 
 
 
 ***
 
 
 
PABLO MON AMI
 
Pablo mon ami qu'avons-nous permis
L'ombre devant nous s'allonge s'allonge
Qu'avons-nous permis Pablo mon ami
Pablo mon ami nos songes nos songes
 
Nous sommes les gens de la nuit qui portons le soleil en route
Il nous brûle au profond de l'être
Nous avons marché dans le noir à ne plus sentir nos genoux
Sans atteindre le monde à naître
 
Pablo mon ami qu'avons-nous permis
L'ombre devant nous s'allonge s'allonge
Qu'avons-nous permis Pablo mon ami
Pablo mon ami nos songes nos songes
 
Je connais ce souffrir de tout qui donne bouche de tourment
Amère comme aubépine
A tous les mots à tous les cris à tous les pas les errements
Où l'âme un moment se devine
 
Pablo mon ami qu'avons-nous permis
L'ombre devant nous s'allonge s'allonge
Qu'avons-nous permis Pablo mon ami
Pablo mon ami nos songes nos songes
 
Pablo mon ami tu disais avec ce langage angoissant
Où se font paroles étranges
N'est large espace que douleur et n'est univers que de sang
Si loin que j'aille rien n'y change
 
Pablo mon ami qu'avons-nous permis
L'ombre devant nous s'allonge s'allonge
Qu'avons-nous permis Pablo mon ami
Pablo mon ami nos songes nos songes
 
Pablo mon ami le temps passe et déjà s'effacent nos voix
On n'entend plus même un cœur battre
Tout n'était-il que ce qu'il fut tout n'était-il que ce qu'on voit
Tout n'était-il que ce théâtre
 
Pablo mon ami qu'avons-nous permis
L'ombre devant nous s'allonge s'allonge
Qu'avons-nous permis Pablo mon ami
Pablo mon ami nos songes nos songes
 
Louis Aragon
 
 
 
 
 

 

 

1 commentaire:

Maïté/Alienor a dit…

Coucou Maria-D

me voici en promenade dans tes mots et tes musiques.
Je retrouve avec bonheur La Centaine d'Amour mais je me demande qui sont les récitants.
Merci