samedi 17 novembre 2018

on avance








" Des villas, des mimosas, Au fond de la baie de Somme, La famille sur les transats, Le pommier, les pommes. Je regardais la mer qui brille dans l'été parfait. Dans l'eau se baignaient des jeunes filles qui m'attiraient. Les promenades le long des dunes, en voiture, Pendant qu'elles regardaient en haut la lune pure. Je mettais dans mes mains leurs doigts Et j'étais le roi Comme dans les chansons d'amour d'autrefois. Tous ces petits moments magiques De notre existence Qu'on met dans des sacs plastique Et puis qu'on balance, Tout ce gaspi de nos cœurs qui battent, Tous ces morceaux de nous qui partent, Y'en avait plein le réservoir Au départ. On avance, on avance, on avance. C'est une évidence : On a pas assez d'essence Pour faire la route dans l'autre sens. On avance. On avance, on avance, on avance. Tu vois pas tout ce qu'on dépense. On avance. Faut pas qu'on réfléchisse ni qu'on pense. Il faut qu'on avance. Le soir avec les petits frères, on parlait. On voulait tout le monde refaire. On chantait. Ces musiques et ces mots tendres, Comme ils datent. Ces lettres d'amour attendent Dans quelles boîtes ? Tous ces petits moments magiques De notre existence Qu'on met dans des sacs plastique Et puis qu'on balance, Tout ce gaspi de nos cœurs qui battent, Tous ces morceaux de nous qui partent, Y'en avait plein le réservoir Au départ. On avance, on avance, on avance. C'est une évidence : On a pas assez d'essence Pour faire la route dans l'autre sens. On avance. On avance, on avance, on avance. Tu vois pas tout ce qu'on dépense. On avance. Faut pas qu'on réfléchisse ni qu'on pense. Il faut qu'on avance. "

Alain Souchon 




1 commentaire:

Merciel a dit…

Chère Maria,
C'est très beau... Merci. J'aime. Je n'aime pas trop l'image des sacs plastiques en vérité, mais c'est un détail. Cette image fait partie de la poèsie du texte pour dire soit que nous sommes poussière (une partie de nous) mais aussi pour décrire la difficulté à nous détacher de notre passé. En tout cas ce détail fait surgir en moi le bésoin d'une narration. Le sens profond du texte me parle: bref, on vit pour aimer, pour apprendre le mal et le bien et pour faire tout le bien possible, chacun selon ses capacités, mais on vit aussi pour s'en aller. Avec le temps qui passe, je commence à sentir plus proche le fait de partir un jour, je le sens avec mon cœur et il m'arrive comme une Caresse, comme du Bien...et j'aime cette sensation, j'ai envie de la cultiver tout doucement dans le jardin intérieur. Je ne veux pas revenir en arrière car j'apprécie la maturité d'aujourd'hui et l'expérience/conscience acquise. Toutefois il y a une chose merveilleuse que nous pouvons faire toujours plus: aimer ! Aimer d'une façons toujours plus profonde et subtile... Il y a tellement des choses encore à découvrir, à apprendre, je suis si sûre de ça ... laisser notre cœur grandir en secret, dans le silence de notre vie intérieure. Il suffit de penser à l'univers, au ciel étoilé. Si je regarde en arrière je sens de garder tout le Bien de la vie, de le porter toujours avec moi et je sens aussi d'intégrer en moi les larmes et que ça se passe chaque jour un peu plus, parfois avec difficulté mais... quand les larmes se tranforment enfin en force nouvelle ils sont en nous conscience profonde et ça change tout. C'est vrai, moi aussi, je me fatigue plus qu'avant, je n'ai pas envie de faire trop de choses; je l'accepte et j'accepte aussi le fait de ne pas pouvoir ni vouloir "gaspiller" l'essence qui reste... Et donc oui, on avance ... la main sur le cœur, vers un jardin de douceur et de paix.
Je t'embrasse