avec Jean-Jacques Dorio
aquarelle : JJDorio / nourrir la feuille d'ombre |
Silence des couleurs : l’invisible devenu évident.
Alain Rey (Nuit-Noir)
Sur un tableau de Fabienne Verdier
(Le Petit Robert) édition des 50 ans (2017)
Frères de commencements obscurs
rythmes rythmes,
pendant qu’on lit,
qu’on repose, qu’on croit réfléchir
Henri Michaux (Jours de Silence)
L’autre côté des choses
Le silence du bruit
Le vide du trait noir
L’autre côté des fruits
L’oiseau sur le figuier
La plaie du cerisier
L’autre côté du temps
Tes sept rires brisés
La pendule arrêtée
« Poèmes à ma morte »
Jean-Jacques Dorio
Éditions l’Harmattan 2018
JJ.Dorio
24 08 18
Complément prosaïque
24 août 2018 4heures du mat Fenêtre ouverte – le thermomètre de la chambre marque 27°3 – j’entends les voitures passer là-bas nuages de pneus sur « la voie rapide » c’est le vent qui m’apporte cette musique particulière Je viens d’ajouter 3 textes dont un de mes « poèmes à ma morte » qui s’afficheront sous mon aquarelle intitulée « nourrir la feuille d’ombre », ceci pour la dizaine de lecteurs du blog quotidien poèmes (sic) poésie mode d’emploi – poèmes correspondrait mieux à l’esprit de cet espace numérique.
Pour mes « lecteurs bénévoles » (bienveillants) comme s’adressait à eux Montaigne, ceux et celles qui prennent soin et font attention à mes écrits, j’ajoute qu’au-delà de la formule « nourrir la feuille d’ombre » (je veux bien admettre qu’elle est obscure), il s’agit avec ce titre d’un mode d’être, d’une manière et d’un regard (indissociables) « d’une conscience de la précarité des différences et de la rapidité avec laquelle elles peuvent devenir indifférentes (ou tout simplement invisibles)*
Etc
*Marielle Macé (Styles- Critique de nos formes de vie) 2016
***
NOURRIR LA FEUILLE D’OMBRE
Le masque du loup a envahi la feuille
nuit des chauves-souris leurs ailes n’ont plus de zèle
le rouge et le jaune sont des lueurs courant dans le noir
visages inquiétants jaillis des ténèbres
feuille nourrie d’ombre
pour que soit la lumière
et naisse au matin le bleu de cæruleum
Maria-D
24 08 2018
***
NOURRIR LA FEUILLE D’OMBRE
Par la fenêtre ouverte j’entends le bruit des âmes, la nuit les a cloîtrées dans sa forêt d’ébène. Les nuages sont percés et déversent leurs larmes sur la terre, elles sont rouges. Étincelles et lueurs dans la nuit diluvienne. Les arbres sont dépecés, leur écorce grimace. Demain il fera jour, je me lèverai à l’aube nourrir la feuille d’ombre.
Par la fenêtre ouverte j’entends le bruit des âmes, la nuit les a cloîtrées dans sa forêt d’ébène. Les nuages sont percés et déversent leurs larmes sur la terre, elles sont rouges. Étincelles et lueurs dans la nuit diluvienne. Les arbres sont dépecés, leur écorce grimace. Demain il fera jour, je me lèverai à l’aube nourrir la feuille d’ombre.
J… ♥♥♥
16 mai 2020
***
NOURRIR LA FEUILLE D'OMBRE
Nourrir nos morts
par des pensées
coquelicots
des souvenirs
traits de lumière
des sourires
feuilles d'or
dans la nuit noir
des silences
recueil d'azur
suivre le fil
qui nous relie
coexistence
du noir du blanc
perte et présence
indissociées
dis moi ton nom
petit être bleu
ce qui nait
de sous la ramée
16 mai 2020
***
l'autre versant toujours
celui plus sombre
(avec une sorte de pesanteur)
au sein de figures floues
et de ses recoins d'ombres
où cela déborde et s'enchevêtre
où cela se dérobe sans fin
où l'on s'immerge malgré tout
où l'on frotte la langue
où l'on cherche une source
où écrire enfin se love
16 mai 2020
***
Le sang bleu comme la terre
La terre blanche comme la glaise
Zébrée de paroles figurées
Sur la toile et le firmament
Sur la page vierge où flambent
Les images de nos cinq sens
Figures noires nous regardant
16 mai 2020
***
Sang d’encre
"bleue comme une orange"*
au large de la terre
l’argile entre les mains
un geste maîtrisé
sur le tour du potier
le calme est retrouvé
l’ange noir peut s’en aller
*P. Eluard
Maria-D
16 mai 2020
vous qui passez par ici
observez l'aquarelle et si le cœur vous le dit
à vos plumes pour un poème qui s’intitulerait
"NOURRIR LA FEUILLE D'OMBRE"
à vos plumes pour un poème qui s’intitulerait
6 commentaires:
NOURRIR LA FEUILLE D’OMBRE
Par la fenêtre ouverte j’entends le bruit des âmes, la nuit les a cloîtrées dans sa forêt d’ébène. Les nuages sont percés et déversent leurs larmes sur la terre, elles sont rouges. Étincelles et lueurs dans la nuit diluvienne. Les arbres sont dépecés, leur écorce grimace. Demain il fera jour, je me lèverai à l’aube nourrir la feuille d’ombre.
J… ♥♥♥
NOURIR LA FEUILLE D'OMBRE
Nourir nos morts
par des pensées
coquelicots
des souvenirs
traits de lumière
des sourires
feuilles d'or
dans la nuit noir
des silences
recueil d'azur
suivre le fil
qui nous relie
coéxistence
du noir du blanc
perte et présence
indissociées
dis moi ton nom
petit être bleu
ce qui nait
de sous la ramée
l'autre versant toujours
celui plus sombre
(avec une sorte de pesanteur)
au sein de figures floues
et de ses recoins d'ombres
où cela déborde et s'enchevêtre
où cela se dérobe sans fin
où l'on s'immerge malgré tout
où l'on frotte la langue
où l'on cherche une source
où écrire enfin se love
merci à vous trois pour votre fidélité à ce rendez-vous quotidien et poétique autour de l'ami Dorio...
Pour vous petit cadeau du jour :
DIRE : FAIRE
Entre ce que je vois et dis,
entre ce que je dis et tais,
entre ce que je tais et rêve,
entre ce que je rêve et oublie,
la poésie.
Elle glisse
entre le oui et le non :
elle dit
ce que je tais,
elle tait
ce que je dis,
elle rêve
ce que j’oublie.
Elle n’est pas un dire :
elle est un faire.
Elle est un faire
qui est un dire.
La poésie
se dit et s’entend :
elle est réelle.
Et à peine je dis
« elle est réelle »,
elle se dissipe.
Est-elle ainsi plus réelle ?
Idée palpable,
mot
impalpable :
la poésie
va et vient
entre ce qui est
et ce qui n’est pas.
Elle tisse des reflets
et les défisse.
La poésie
sème des yeux sur la page,
sème des mots dans les yeux.
Les yeux parlent,
les mots regardent,
les regards pensent.
Entendre
les pensées,
voir
ce que nous disons,
toucher
le corps de l’idée.
Les yeux
se ferment,
les mots s’ouvrent.
Octavio Paz /Entre ce que je vois et ce que je dis.
>>> Merci et beau jour
L'encre noire comme le sang
Le sang bleu comme la terre
La terre blanche comme la glaise
Zébrée de paroles figurées
Sur la toile et le firmament
Sur la page vierge où flambent
Les images de nos cinq sens
Figures noires nous regardant
Sang d’encre
bleue comme une orange
au large de la terre
l’argile entre les mains
un geste retrouvé
sur le tour du potier
le calme est maîtrisé
l’ange noir peut s’en aller
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