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peinture-collage de Laetitia Peluau
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Suivez attentivement ce que je vais vous raconter.(1)
Je ne sais pas trop par où commencer.(2)
Le mieux serait d’écrire les évènements au jour le jour.(3)
Je m’appelle Ishmaël.(4) J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie.(5) L’aventure commença par une mission des plus banales, la routine, le quotidien, l’ordinaire.(6) Je sais par expérience qu’il faut se méfier des coups de foudre, mais je suis devenu brutalement amnésique en la découvrant au milieu de la foule.(7) C'était une de ces jolies et charmantes filles nées, comme par erreur du destin, dans une famille d'employés.(8) Durant les deux premières années de mon mariage, mes rapports avec ma femme furent, je puis aujourd’hui l’affirmer, parfaits.(9) Puis arriva la fin d’une autre année morne et blafarde.(10) Tu te réveilles le matin et tu sais d’avance que c’est un jour déjà levé qui se lève.(11) Il ne se passe jamais rien dans les familles.(12) De mon pays et de ma famille, je n’ai pas grand-chose à dire.(13) Pendant des années, ma mère m’a raconté des histoires de son passé : je ne les ai pas crues, je les ai interprétées.(14) La chair des femmes a toujours occupé, sans doute, une grande place dans mes rêves.(15) Deviendrai-je le héros de ma propre vie, ou bien cette place sera-t-elle occupée par quelqu’un d’autre ?(16)
J’évoque, dans ces journées glissantes, fuyantes, de l’arrière-automne, avec une prédilection particulière les avenues de cette petite plage, dans le déclin de la saison soudain singulièrement envahies par le silence.(17) Minuit sonnait quand j'arrêtai la voiture devant le café Majesic.(18) Ils étaient cinq, aux carrures terribles, accoudés à boire, dans une sorte de logis sombre qui sentait la saumure et la mer.(19) Un cri sauvage et désespéré comme celui d’un tigre blessé retentit dans le silence et le calme du soir.(20) Près de la fenêtre, dans une petite pièce à demi obscure, mon père, vêtu de blanc, est étendu à terre.(21) Tout le monde le croyait mort.(22) Il se réveilla, ouvrit les yeux.(23)D’autres en auraient pu faire un livre ; mais l’histoire que je raconte ici, j’ai mis toute ma force à la vivre et ma vertu s’y est usée.(24) Ça s’est fait va savoir comment, comme se font les choses.(25) Il est des plaies qui, pareilles à la lèpre, rongent l’âme, lentement, dans la solitude.(26)
Sans doute je rêve.(27) Le rêve est une seconde vie.(28) J’entreprends de chanter les métamorphoses qui ont revêtu les corps de formes nouvelles.(29) Toutes les images disparaitront.(30) Pas le moindre souffle, pas une ride à la surface de la mer, pas un nuage au ciel.(31) C'est fini. La plage de Big Sur est vide, et je demeure sur le sable, à l'endroit même où je suis tombé.(32)
Je cherchais un endroit tranquille pour mourir.(33)
1) Hrabal BOHUMIL / Moi qui ai servi le roi d’Angleterre
2) Philippe CLAUDEL / Les Âmes grises
3) Jean-Paul SARTRE /
La nausée
4) Herman MELVILLE / Moby Dick
5) Paul NIZAN / Aden Arabie
6) René BARJAVEL / La Nuits des temps
7) Didier VAN CAUWELAERT / Jules
8) Guy de MAUPASSANT / La Parure
9) Alberto MORAVIA / Le Mépris
10) Don DELILLO / Americana
11) Emmanuel DONGALA / Photo de groupe au bord du fleuve
12) Roger NIMIER / Amour et Néant
13) Edgar ALLAN POE / Manuscrit trouvé dans une bouteille
14) Russel BANKS / L’Ange sur le toit
15) Alain ROBBE-GRILLET
/ La Maison des rendez-vous
16) Charles DICKENS / Souvenirs intimes de David Copperfield
17) Julien GRACQ / Un beau ténébreux
18) Nicolas BOUVIER /L’usage du monde
19) Pierre LOTI / Pêcheur d’Islande
20) Léopold VON SACHER-MASOCH / La Pêcheuse d’âmes
21) Maxime GORKI / Enfance
22) Paul AUSTER /Le Livre des illusions
23) Paul BOWLES / Un thé au Sahara
24) André GIDE / La Porte étroite
25) CAVANNA / Lune de miel
26) Sadegh HEDAYAT / La Chouette aveugle
27) Antoine de SAINT-EXUPERY /
Pilote de guerre
28) Gérard de NERVAL / Aurélia
29) OVIDE / Les métamorphoses
30) Annie ERNAUX / Les Années
31) Jules VERNE / Les Révoltés du Bounty
32) Romain GARY / La Promesse de l'aube
33) Paul AUSTER / Brooklyn Follies
2 commentaires:
Bravissimo Mario... j'admire et je savoure
merci Brigitte ;-) :-)
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